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Six jeunes de la cité des Carreaux sont jugés depuis lundi par la cour d’assises des mineurs du Val-d’Oise. Ils sont soupçonnés d’avoir violé une jeune fille de 15 ans dans les immeubles et une cave du quartier.

Ils lui avaient collé la réputation de fille facile et s’étaient alors arrogé tous les droits sur elle : ce sont les charges qui reposent sur six jeunes de Villiers-le-Bel accusés de viol collectif. Leur procès devant la cour d’assises des mineurs du Val-d’Oise a débuté lundi 10 avril à Pontoise et doit se poursuivre jusqu’au 21 avril à huis clos. Au moment des faits, trois des accusés étaient des jeunes majeurs de 18 ans, les trois autres avaient 17 ans. Trois comparaissent détenus devant la justice. Un septième jeune impliqué dans la procédure, qui n’avait pas encore 16 ans, sera jugé ultérieurement par le tribunal pour enfants qui statuera en matière criminelle.

« L’approche du procès a été compliquée pour elle. Il y a de nombreux auteurs, les circonstances des faits sont sordides », confie l’avocat de la jeune plaignante, Me Christian Gallon. « Elle a vécu un véritable calvaire. Un calvaire absolu », ajoute-t-il en précisant que la jeune fille est actuellement prise en charge par les institutions sociales.

Trois jeunes étaient venus l’attendre un jour de février 2020 devant son collège Léon-Blum, à Villiers-le-Bel. À la pause de midi, ils la conduisent sous la contrainte dans un premier immeuble de la cité des Carreaux, toute proche. Un quatrième jeune les rejoint rapidement avenue Alexis-Varagne, puis un cinquième un peu plus tard. Selon la victime et l’accusation, ils lui imposent des relations sexuelles dans les escaliers et dans l’ascenseur.

Un témoin surprend alors les jeunes et les met en fuite. L’un d’eux a encore le pantalon baissé. Le résident découvre une adolescente apeurée, en pleurs, et la prend sous son aile pour l’emmener au commissariat. Il s’apprête à partir en voiture lorsqu’il se retrouve avec les jeunes. Cela s’embrouille. L’un d’eux parvient à convaincre l’adolescente de descendre en lui promettant de lui rendre son téléphone portable et son manteau qui lui avaient été dérobés.

Elle se jette à nouveau dans la gueule du loup. Elle est emmenée dans un second immeuble, puis un troisième, quasiment portée à chaque « transfert », et pour finir, se retrouve dans une cave. Elle est alors, selon l‘enquête, « mise à la disposition » des copains du quartier qui abusent de l’adolescente les uns après les autres, dans des circonstances sinistres. Elle est incapable d’évaluer leur nombre, peut-être une dizaine ou plus, ni même de les identifier.

(…) Une cité qui savait aussi ce qui se tramait dans les immeubles, ce jour de février 2020 à Villiers-le-Bel. Un jeune avait lâché à une proche de la collégienne : « Ils la font tourner depuis quinze heures… »

Le Parisien

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