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L’Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans le supérieur, basé à l’université Gustave-Eiffel à Champs-sur-Marne, a réalisé un testing à partir de noms d’étudiants fictifs. Verdict : certains patronymes reçoivent moins de réponses que les autres.

En tout, 6 366 mails ont été envoyés à 2 122 formations dans 84 établissements supérieurs de l’Hexagone. Près de 44 % des masters ont été testés en Île-de-France. Objectif : mesurer d’éventuelles différences de traitement, notamment selon l’origine et le genre.

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Thomas a reçu plus de réponses que Rachida

Valérie Leroy a ainsi reçu 68,9 % de réponses, Thomas Bernard 68,2 %, Mohamed Messaoudi 61,4 % et Rachida Saïdi 60,2 %. « Jusque-là, nous n’avions aucune mesure dans le domaine de l’accès à la formation. Là, nous apportons la preuve empirique qu’il existe des discriminations, commente Yannick Lhorty, le directeur de l’observatoire. Si cela n’atteint pas l’ampleur des écarts sur le marché du travail (de 30 à 50 %), l’étude révèle 11,2 % d’écart relatif pour les demandes de master. »

Selon leurs statistiques, un homme d’origine maghrébine a ainsi 8,7 % de chances en moins de recevoir une réponse qu’un homme français en droit, économie et gestion. Pour une femme maghrébine, le chiffre s’élève à 10,3 %. Des chiffres qui atteignent 8,1 et 12,2 % en sciences, technologies et santé.

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« C’est inconscient », selon le président de l’université

Désormais, l’observatoire souhaite utiliser ces données afin de prévenir ces discriminations. « La première phase, c’est de faire prendre conscience que l’université n’est pas un monde à part dans lequel tout est parfait. On présentera nos travaux auprès du ministère, annonce Gilles Roussel, le président de l’université Gustave-Eiffel. Un travail peut s’effectuer avec les responsables de formation afin d’éviter ces biais. La plupart du temps, il n’y a aucune volonté d’exclure une origine de population. C’est inconscient. C’est tout ça qu’il faut analyser. »

Le Parisien

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