14/04/23
Le financement alloué par Londres à Kigali permet notamment de rénover et réserver des hôtels identifiés comme résidences de transit pour les demandeurs d’asile.
« Dans le cadre de notre partenariat, certains de ceux qui arrivent illégalement au Royaume-Uni seront relocalisés au Rwanda où ils pourront s’installer et reconstruire leur vie », annonçait en grande pompe, le 14 avril 2022, la ministre de l’intérieur britannique de l’époque, Priti Patel, au moment de la signature de l’accord controversé entre Londre et Kigali pour un montant de 120 millions de livres sterling (quelque 135 millions d’euros).
Mais un an après, aucun demandeur d’asile venu du Royaume-Uni ne s’est encore envolé pour le Rwanda. Le premier avion, prévu en juin 2022, avait été annulé à la dernière minute par une décision de la Cour européenne des droits de l’homme. Dans une mesure « intérimaire » et « urgente », la CEDH invoquait la nécessité d’attendre que la justice britannique confirme la légalité de l’accord entre les deux pays. Celle-ci a été validée par la Haute Cour de Londres en décembre mais, désormais, un recours a été déposé par un groupe de migrants et doit être étudié par la cour d’appel.
De nombreuses associations se sont élevées contre cet accord lors de sa signature, ainsi que le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies. Celui-ci avait estimé qu’il mènerait à de « graves risques de violations » de la convention de l’ONU sur le statut des réfugiés et que « les composantes minimales d’un système d’asile fiable et juste » font défaut au Rwanda.
Néanmoins, les autorités rwandaises continuent de se préparer à recevoir les arrivants déportés de Grande-Bretagne. Depuis un an, le financement alloué par Londres à Kigali au moment de la signature de l’accord permet notamment de préparer, rénover et réserver certains hôtels identifiés comme résidences de transit pour les demandeurs d’asile.
19/12/22
La Haute-cour de Londres a jugé «légal» le projet du gouvernement britannique d’expulser vers le Rwanda les demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume-Uni, accordant ainsi au gouvernement conservateur une victoire pour ce projet hautement controversé.
«La cour a conclu qu’il est légal pour le gouvernement britannique de mettre en place des dispositions pour envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda et que leur demande d’asile soit examinée au Rwanda plutôt qu’au Royaume-Uni», selon un résumé du jugement publié par la Haute-cour. Celle-ci a estimé que les dispositions prévues par le gouvernement ne contreviennent pas à la Convention sur les réfugiés.