Fdesouche

FIGAROVOX/TRIBUNE – Dans une interview accordée au Figaro le 13 avril dernier, Pap Ndiaye disait attendre un engagement chiffré des écoles privées en termes de mixité sociale. L’enseignante Lisa Kamen-Hirsig y voit un basculement dissimulé dans une logique de quotas ainsi qu’une atteinte à la liberté de l’enseignement privé.

(…) À défaut de pouvoir améliorer le sort de tous, il pointe du doigt les écoles qui échappent encore à la catastrophe et s’échinera à détruire méthodiquement tout ce qui leur permet de tirer leur épingle du jeu. Il avait promis d’agir en janvier. L’actualité sociale et politique en a décidé autrement. Le printemps a réveillé ses ardeurs socialistes.

Comme il n’est pas encore question de contraindre par corps les individus à se rendre là où ils ne souhaitent pas aller, Pap Ndiaye n’a d’autre possibilité que de menacer les établissements privés.Lisa Kamen

Mais comment obliger la fille d’un couple d’avocats d’affaires, passionnée de harpe et d’équitation à fréquenter une école de ZEP ? Comment l’empêcher de s’inscrire dans une école privée que ses parents lui offriront, très souvent d’ailleurs pour échapper à la sectorisation scolaire ? Comment permettre à des familles modestes d’accéder aux meilleures écoles ? Comme il n’est pas encore question de contraindre par corps les individus à se rendre là où ils ne souhaitent pas aller, Pap Ndiaye n’a d’autre possibilité que de menacer les établissements privés qui ne montreraient pas leur bonne volonté de ne plus leur verser tout ou partie des subsides qu’ils reçoivent au titre de l’accord Lang-Cloupet de 1992.

«Il ne doit pas s’agir d’un vague engagement mais d’un engagement avec pourcentages (…) Il y aura bien des objectifs chiffrés progressifs. Ce protocole est pratiquement prêt». Des pourcentages de pauvres ? d’illettrés ? de minorités visibles ? de gens de petite taille ? de bouddhistes ? Les écoles catholiques, puisque ce sont elles dont on parle, accueillent déjà des enfants d’autres confessions et ont leur lot de personnes handicapées ou d’enfants en échec scolaire. L’IPS révèle du reste que dans certaines régions ou certains quartiers, ce sont elles qui accueillent majoritairement les élèves dits «défavorisés».

Le ministre sait que ces mesures sont attentatoires à la liberté. Cela ne le dérange visiblement pas. Rien n’arrête l’égalitarisme. En revanche, a-t-il réalisé qu’il faisait le jeu des écoles hors contrat qui, elles, échappent totalement à ces contraintes ? Autrefois inaccessibles pour des raisons financières, elles sont en pleine expansion et se démocratisent grâce à des fondations, des mécènes et une saine gestion de leurs finances. A-t-il prévu de les interdire comme son prédécesseur l’a fait pour l’instruction en famille, soumise à tant de contraintes qu’elle en est devenue quasiment impraticable ? Ce serait lui prêter de mauvaises intentions d’autant qu’il scolarise ses enfants à l’École alsacienne, école libre qui, à ce titre, ne sera pas assujettie à cette politique de quotas.

(…) Le Figaro


Dans une interview au Figaro, le ministre de l’Éducation a précisé sa volonté d’«engagement» du privé sous contrat, avec des «objectifs chiffrés».

Les établissements privés sous contrat dans le viseur ? Alors que le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, dans une interview accordée au Figaro , a confirmé des annonces imminentes sur la mixité sociale et précisé sa volonté d’«engagement» du privé sous contrat, avec des «objectifs chiffrés» et des «pourcentages» (de boursiers), les réactions ont déferlé.

«Nos enfants vont justement en école privée car nous attendions des engagements de l’école publique…», commente un internaute. «Après avoir massacré l’école publique, ils s’attaquent maintenant à l’école privée», écrit un autre. De son côté, Anne (*), 53 ans et mère de trois enfants scolarisés dans des établissements catholiques sous contrat, «ne conteste pas que la mixité puisse être très enrichissante pour tous». Mais elle estime que le libre choix des familles est «une liberté fondamentale de l’enseignement privé». «Être contraignant sur le choix des élèves, c’est dénaturer l’esprit du privé !», s’exclame-t-elle.

(…) Le Figaro

En lien :

Fdesouche sur les réseaux sociaux