Le 7 avril dernier, le Journal officiel mentionnait en effet un décret interministériel (Intérieur, Justice, Éducation, Santé), signé la veille par la première ministre Élisabeth Borne, « autorisant la création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel relatif à la prise en charge des mineurs de retour de zones d’opérations de groupements terroristes (MRZOGT) ».
Me Marie Dosé, avocate de familles de femmes et d’enfants retenus dans les camps du Nord-Est syrien, a expliqué avoir ressenti “de la honte, de la colère” en apprenant la création de ce fichier, qu’elle dit vouloir faire annuler.
“On a maintenu des enfants en zone de guerre, dans des camps absolument sordides pendant plus de quatre ans en refusant de les rapatrier et quand enfin la France (…) est acculée à les rapatrier, elle les fiche”, a-t-elle déclaré.
Marie Dosé
“Ficher des enfants, c’est décider de les stigmatiser et c’est surtout refuser de les prendre pour ce qu’ils sont, des victimes”, a ajouté Me Dosé.
→ Marie Dosé (corps de texte issu de son Wikipédia) :
En 2022, Marie Dosé et son confrère Laurent Pettiti obtiennent la condamnation de la France (source) par la grande chambre de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), la Cour considérant comme « arbitraire » le refus de la France de rapatrier deux femmes et trois enfants français prisonniers dans les camps du nord-est syrien.
La même année, elle défend un des accusés, Ali Oulkadi, au procès des attentats du 13 novembre 2015 (source). En septembre, elle assure la défense de Julien Bayou (source), démissionnaire de son poste de secrétaire national d’Europe Écologie Les Verts après une accusation de violences psychologiques par une ancienne compagne (source).