RÉCIT – Le conducteur du bus accidenté l’an dernier près d’Anvers, en Belgique, conduisait sous l’influence de stupéfiants. Ce Français de 35 ans a été libéré sous caution par la justice belge. Son permis de conduire est toujours valable en France.
(…) À 11h45, le bus rouge siglé BlaBlaCar se trouve sur l’autoroute E19 à hauteur de Schoten, près d’Anvers. Sans aucune implication d’un véhicule extérieur, le bus dévie de sa voie de circulation puis heurte une glissière en béton, avant de se coucher sur le flanc, le pare-brise éclaté. À bord, trente voyageurs âgés de 16 à 39 ans et le conducteur, un Français de 35 ans. Loreleï et un Colombien de 29 ans décèdent. Dix jeunes sont très grièvement blessés. Plusieurs sont mutilés à vie.
(…) À une heure du matin, les policiers contactent le père de Loreleï, dont elle est séparée, qui la contacte à son tour. «Dès qu’il m’a dit ‘il faut l’identifier’, j’ai reçu comme un grand coup de massue sur la tête. Mon rythme cardiaque a aussitôt ralenti et mon corps s’est raidi. Identifier : pourquoi, elle est morte, elle est morte c’est ça ?», se demande Agnès.
(…) Agnès est aujourd’hui en arrêt maladie depuis un an. «Je suis incapable de travailler. Mon cerveau et mon corps fonctionnent au ralenti. Je ne me remets pas», témoigne-t-elle. Suivie par un psychiatre, elle fait partie de l’association «Apprivoiser l’absence». «J’adorais ma fille, nous étions très complices. Il y avait une relation très forte entre nous : on chantait, on peignait, on se comprenait d’un regard sans se parler», se souvient Agnès. «Je porte certains de ses vêtements, j’ai ressenti le besoin d’en enfiler pour la sentir auprès de moi. J’ai aussi fait réparer et nettoyer certains de ses bijoux, j’ai besoin de sentir son contact sur ma peau», poursuit-elle. Agnès explique avoir tenu grâce à son fils, aujourd’hui âgé de 23 ans : «Je me suis dit : ‘il y a ton fils qui est là, il va quitter le nid. Tu n’as pas le choix, il faut que tu restes debout’. C’est mon fils qui m’a sauvé, sinon je serais en hôpital psychiatrique».
Le chauffeur déjà connu pour conduite sous stupéfiants
Juste après l’accident, le parquet d’Anvers a ouvert une enquête pour «homicides involontaires, coups et blessures involontaires, conduite sous l’influence de drogues et défaut de maîtrise du véhicule». Le conducteur, un Français de 35 ans, conduisait en effet sous l’influence de stupéfiants. Face aux enquêteurs, Bardad B. déclare faire le ramadan et avoir pris son dernier repas la veille à 22h. Il ajoute «ne se souvenir de rien». Plusieurs témoins indiquent qu’il s’est endormi au volant. Après sa garde à vue, le suspect fait deux mois de détention provisoire avant d’être libéré sous caution par la justice belge.
En France, le suspect était déjà connu de la justice pour des faits liés à la consommation de drogue. Le 31 octobre 2020, il a été interpellé pour conduite sous stupéfiants à Bonneville (Haute-Savoie). Jugé en mai 2021, il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et une suspension de permis de quatre mois.
Que faisait donc cet individu, connu de la justice pour conduite sous stupéfiants, au volant d’un bus BlaBlaCar ?
