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Quelques jours avant l’opération Wuambushu, le syndicat de la magistrature a envoyé un mail à ses adhérents les prévenant que “l’autorité judiciaire ne sera pas la caution de violations des droits humains”. La juge Catherine Vannier, qui a signé l’ordonnance suspendant l’opération de démolition, a été vice-présidente du syndicat de la magistrature.

La justice a-t-elle été rendue au nom du peuple français ou des opinions d’un syndicat de magistrats ? Europe 1 s’est procuré un mail que le bureau du syndicat de la magistrature a envoyé à ses adhérents le lundi 17 avril, précisément à 17h40. Une semaine avant le début de l’opération Wuambushu à Mayotte, visant à détruire des bidonvilles insalubres, à expulser des clandestins et à ramener de la sécurité sur l’île. Une opération largement défendue par les élus locaux.

Ce message du syndicat de la magistrature (SM), classé à gauche, a comme objet : “A Mayotte non plus, l’autorité judiciaire ne sera pas la caution de violations des droits humains”. Le SM, pour qui cette opération aura “des conséquences dramatiques […] pour ce territoire”, dit se faire le relais des magistrats du tribunal judiciaire de Mamoudzou qui déploreraient “l’absence d’information” au sujet de cette “opération d’envergure”. “Les chefs de cour ont précisé ne pas détenir davantage d’informations que ce qui était diffusé dans les médias”, écrit le bureau du syndicat de la magistrature.

Si le SM s’inquiète dans ce mail des conditions de travail des magistrats locaux – ce qui est effectivement dans ses prérogatives –, transparait en filigrane les prémices d’une consigne de conduite à tenir : “les collègues ne sauraient être la caution utile d’un gouvernement s’apprêtant à mener une opération qui, par son envergure et ses objectifs, amènera très certainement des violations massives des droits humains sans que l’autorité judiciaire puisse correctement exercer sa mission de protection”. En clair et autrement dit, “magistrats de Mamoudzou, opposez-vous à l’opération Wuambushu”.

(…) En février dernier, juste après avoir pris son poste, elle indiquait à nos confrères de France Télévisions que “la délinquance des mineurs [à Mayotte] n’était pas si importante que ça”.

Catherine Vannier a-t-elle suivi le message du syndicat de la magistrature envoyé à ses adhérents quelques jours avant le début de l’opération Wuambushu ? Catherine Vannier est-elle toujours aujourd’hui encore adhérente du SM ? Un article de Thaiti Info de 2015 la présentait comme telle. De son côté, le SM a répondu à Europe 1 : “Il nous est impossible de communiquer le nom de nos adhérents, la liberté syndicale relevant de la vie privée et ne pouvant être divulguée que par la personne intéressée elle-même, conformément à la loi.”

Europe 1

(Merci à BB)

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