C’est assez inhabituel pour être souligné. Surtout venant de Jean-Luc Mélenchon. À l’orée de la fête du Travail, date de la prochaine mobilisation sociale contre, entre autres, la réforme des retraites, l’Insoumis appelle les…policiers et les gendarmes à venir grossir les rangs de la mobilisation. «Votre intérêt c’est d’entrer dans la lutte, d’être présent le 1er mai, de faire grève», a exhorté le fondateur de LFI dans une vidéo Youtube postée ce vendredi. «Assez de paroles, assez de comédie, assez de postures. La retraite à 64 ans, c’est aussi pour les policiers. La lutte, ça les concerne aussi», a également lancé Jean-Luc Mélenchon.
Alors que les relations entre le leader insoumis et les syndicats de policiers sont très dégradées voire inflammables, l’ancien député de Marseille va même jusqu’à prendre leur défense. «On ne lâche rien. (…) Depuis toujours, c’est un jeu un peu facile du pouvoir de faire croire avec quelques aides par ci et par là que ceux qui sont en lutte pour les droits sociaux seraient des ennemis de la police. Ça n’a pas de sens», éructe l’ancien candidat à la présidentielle. Selon lui, les policiers «sont employés à persécuter de toutes les manières possibles des gens qui ne font que manifester.»
Un changement de discours pour Jean-Luc Mélenchon qui ne rate, d’habitude, jamais une occasion pour accuser les forces de l’ordre de «violences» ou même de bavures à l’encontre des cortèges. Et d’initier une tentative de réconciliation en demandant aux policiers et aux gendarmes de «tourner la page de controverses qui n’ont pas de sens entre la principale force d’opposition de gauche qu’est le mouvement des Insoumis et (leurs, NDLR) propres intérêts.» Façon pour l’ancien prétendant à l’Élysée de mettre en garde les gardiens de la paix contre l’exécutif : «Si vous croyez que le pouvoir qui vous caresse la tête vous protégera, vous vous trompez.»
Afin d’appuyer son raisonnement, Jean-Luc Mélenchon veut rappeler «comment» l’État aurait «méprisé les gendarmes, en disant que c’est parce qu’ils n’avaient rien compris qu’ils avaient confisqué les casseroles à des manifestants.» Pour prévenir tout risque de débordement lors des visites du président de la République ou des ministres en France, plusieurs arrêtés préfectoraux ont en effet été pris ces derniers jours pour interdire l’utilisation des casseroles – symbole bruyant de l’opposition à la réforme des retraites. Des décisions contestées qui ont ensuite fait l’objet d’intenses passes d’armes politiques entre gouvernement et oppositions.