Durant la nuit du 28 au 29 avril 2023, plus de 200 migrants sont venus entre Mortcerf et Dammartin-sur-Tigeaux pour trouver un refuge où dormir. Mais le site, un château abandonné, était très dégradé. Les gendarmes sont intervenus pour les encadrer. Selon les informations recueillies, les migrants ont repris la direction de la capitale afin de trouver un nouveau port d’attache.
La nuit a été quelque peu agitée ce vendredi 28 avril 2023 entre Mortcerf et Dammartin-sur-Tigeaux (Seine-et-Marne). Alors que le soleil venait de se coucher, les deux communes de la Brie ont vu arriver un cortège auquel elles ne sont pas habituées. Entre 200 et 300 personnes se donné rendez-vous vers 23 heures pour investir un château abandonné dans le centre-ville de Dammartin-sur-Tigeaux.
La raison ? « Ils s’agissait de migrants« , relate-t-on du côté de la gendarmerie. Evacuées récemment du campement qu’elles occupaient dans les environs de Saint-Denis (93), celles-ci avaient trouvé un point de chute dans le petit village de tout juste 1 000 habitants.
« Ils étaient encadrés par une association de demandeurs d’asile et d’aide aux migrants basée à Paris, reprend la source. C’est elle qui leur a communiqué l’adresse de cette propriété à Dammartin-sur-Tigeaux. L’objectif était de s’y établir un certain temps ».
Mais les espérances des migrants et de l’association furent vite balayées quand ils virent les lieux. « C’est un château en très mauvais état. Il n’était pas possible pour eux d’y rentrer. C’était d’autant plus dangereux pour les enfants et les femmes enceintes », avance la gendarmerie.
Une solution de repli a dû être trouvée en pleine nuit. Interpellé par le passage du cortège dans les rues de sa commune quelques heures plus tôt, Christian Bouvier, le maire de Mortcerf, a mobilisé ses services pour permettre aux personnes de ne pas dormir dehors. « Une grande partie d’entre eux sont venus par la gare de Mortcerf. Quand on leur a dit de repartir, ils sont donc revenus chez nous dans l’espoir de prendre le premier train du matin. Nous avons décidé de leur ouvrir les portes de la salle polyvalente pour la nuit », commente le premier édile de la ville.
Si certaines personnes ont choisi de repartir directement, une bonne centaine de migrants ont passé la nuit à Mortcerf, se servant de matelas et de tables pour dormir. « A 6 heures du matin, ils ont tout rangé, puis sont partis pour prendre le train de 7 heures du matin », récapitule Christian Bouvier, qui a été mobilisé une bonne partie de la nuit à l’instar des forces de l’ordre.
« Tout s’est très bien passé. Il n’y a pas eu le moindre débordement, constate-t-on en gendarmerie. Ces personnes ont fait un aller-retour pour rien sur la base d’un mauvais repérage de la part de l’association. C’est bien dommage pour elles, d’autant plus pour les familles ».