Rappel des faits
Le 29 octobre 2020, vers 8h30, Brahim Aouissaoui, 21 ans, pénètre dans la basilique de Nice armé d’un couteau d’une lame longue de 17 cm. D’abord il s’en prend à Nadine Devillers, une fidèle de 60 ans qu’il laisse pratiquement décapitée. Puis il poignarde la Franco-Brésilienne Simone Barreto Silva, 44 ans, mère de trois enfants, qui se réfugie dans un restaurant avant de mourir, et enfin le sacristain Vincent Loquès, 55 ans, père de deux filles.
Qui est Brahim Aouissaoui
• Originaire de Sfax en Tunisie, il côtoie des adeptes de l’idéologie salafiste dont au moins deux sont connus des services antiterroristes tunisiens. Consommateur d’alcool et de drogues, il change de comportement fin 2018 et “devient assidu” dans sa pratique religieuse, relatent sa famille et des amis d’enfance.
• Arrivé sur l’île italienne de Lampedusa, il est placé en quarantaine en raison du coronavirus et rejoint la Sicile le 11 octobre. Il y travaille deux semaines dans le “seul but de se procurer l’argent permettant de voyager jusqu’en France“, selon les enquêteurs. “Normalement demain je partirai en France, le pays des mécréants et des chiens“, écrit-il à un contact le 25 octobre. (…)
Amnésie et confusion feinte ?
Lorsqu’il se réveille à l’hôpital, il affirme avoir “tout oublié de ses actes, assure à tort que ses parents sont morts et se trompe dans la composition de sa fratrie”.
(…) “Si cela avait été vraiment moi sur ces images, je me reconnaîtrais”, s’impatiente-t-il. “Allez-vous enfin cesser de nier les évidences !”, s’agace le magistrat en soulignant son “indéniable mauvaise foi”.
Une stratégie de défense ?
“Le caractère systématique et opportuniste” de son amnésie ne constitue pas “un déni” mais “un système de défense qui relève d’un refus de toute collaboration avec la justice”, considèrent les deux experts psychiatres.
L’avis des experts
Selon les experts, Brahim Aouissaoui, longtemps accro à l’alcool et aux stupéfiants, “se rachète dans le rigorisme et l’ascétisme avant de basculer dans l’engagement radical puis l’action terroriste”. Son discernement lors de l’attaque n’était ni aboli ni altéré et il présente un “profil psychopathique violent”.
Dernières révelations de Brahim Aouissaoui
En détention, où il enchaîne les incidents et se rapproche de détenus radicalisés, il se vante aussi d’être l’assaillant de Nice.
Deux semaines après son arrivée en juin 2022 au centre pénitentiaire de Meaux (Seine-et-Marne), il est transféré en urgence à Beauvais (Oise), soupçonné de préparer une attaque contre les surveillants avec deux autres détenus radicalisés.
(Merci à René.)