Une loi restreignant l’accès au pays à cause du Covid-19 doit être levée le 11 mai, des troupes vont être envoyées en renfort à la frontière mexicaine.
Dès le 10 mai, pour une durée de trois mois, l’armée américaine enverra 1 500 militaires à la frontière avec le Mexique. Le département de la Sécurité intérieure a demandé l’aide du Pentagone, à l’approche de l’expiration d’une mesure appelée Title 42, le 11 mai. Adoptée sous Donald Trump, au début de la pandémie de Covid-19, en mars 2020, elle permet aux agents de la patrouille frontalière de renvoyer les migrants au Mexique ou dans leur pays d’origine, pour des raisons de santé publique. Plus de 2,6 millions de personnes ont été expulsées à ce titre depuis sa mise en application.
Le 12 mai à minuit, les règles normales d’immigration s’appliqueront à nouveau. Les autorités s’attendent à ce que 10 000 à 11 000 personnes par jour traversent alors la frontière. Les agents de la CBP (Customs and Border Protection), en ont déjà arrêté plus de 22 000 en trois jours, selon un tweet de Raul Ortiz, chef de l’Agence de protection des douanes et des frontières.
En mars, l’agence a arrêté environ 8 600 migrants par jour. Lundi, plus de 20 000 étaient en garde à vue. L’armée ne peut faire de maintien de l’ordre sur le territoire des États-Unis et ces troupes combleront des besoins logistiques, comme la saisie de données pour les demandes d’asile et l’aide dans les entrepôts. Ils s’ajoutent aux 2 500 soldats déjà déployés, sans compter les membres de la garde nationale du Texas de la mission de l’État Operation Lone Star.
Plusieurs villes le long de la frontière se préparent à une vague migratoire sans précédent. À El Paso, au Texas, des centaines de migrants dorment déjà dans les rues et autour des églises du centre, car les foyers d’accueil sont pleins. Les autorités estiment que dans la ville mexicaine frontalière, Ciudad Juárez, de l’autre côté du Rio Grande, 35 000 personnes attendent de passer.
Entre état d’urgence et « désastre à venir »
Le maire d’El Paso, Oscar Leeser, a déclaré l’état d’urgence et demandé l’aide de la Croix-Rouge. La ville prévoit d’ouvrir au moins deux autres foyers. Douglas Nicholls, le maire républicain de Yuma, ville frontalière en Arizona, a lui parlé du « désastre » à venir. « Finalement, c’est une façon de reconnaître ce qui se passe », a-t-il dit de l’envoi des troupes. Il a demandé le déploiement de l’Agence fédérale de gestion des urgences et de la garde nationale pour gérer le flux de migrants, dans une ville qui ne comprend pas de foyers.