Selon les témoignages que nous avons recueillis, un homme se disant lui-même « manipulateur » aurait extorqué dernièrement des centaines d’euros à plusieurs victimes, notamment à Paris et à Metz, en les abordant dans la rue.
Le mode opératoire est quasiment le même à chaque fois : selon les victimes, le mis en cause, la vingtaine, les aborde dans la rue en leur demandant de l’aide. Il prétend être « dans une grosse galère », que son système Apple Pay ne fonctionne pas et qu’il a besoin d’argent liquide pour payer la caution de son hôtel. En échange de quelques centaines d’euros en liquide, il promet aux victimes qu’il les remboursera via un virement PayPal qu’il feint d’effectuer sous leurs yeux.
Le jeune homme, qui sévirait à Paris, en banlieue et à Metz selon les témoignages recueillis, s’exprime bien et parvient à gagner facilement la confiance de ses victimes. « Il m’a prouvé qu’il avait de l’argent en exhibant son iPhone dernier cri, m’a montré son compte bancaire, il m’a même confié son sac », raconte Cerise*, lycéenne parisienne qui s’est fait dépouiller de 250 euros fin avril. Ce n’est que quelques heures plus tard, chez elle, qu’elle s’aperçoit qu’elle n’a pas reçu le remboursement promis.
Mais étonnamment, l’escroc présumé lui a laissé des informations cruciales : sa véritable identité, Sabri K., et son vrai numéro de téléphone. En tapant son nom sur Google, elle constate que plusieurs dizaines de personnes se disant victimes du même individu sont déjà entrées en contact sur les réseaux sociaux. Fabien*, membre d’un groupe Instagram rassemblant des dizaines de plaintes et lui-même extorqué en janvier dernier de 400 euros dans les Hauts-de-Seine, estime à une cinquantaine le nombre de victimes potentielles, localisées à Paris, Puteaux, Neuilly-sur-Seine ou encore à Metz. Les sommes volées varieraient entre 250 et 900 euros, selon lui.
Le jeune homme de 27 ans affirme que Sabri K. maintient systématiquement le contact avec ses victimes, au lieu de disparaître sans laisser de trace comme la plupart des escrocs. Plusieurs semaines après être tombée dans son piège, Juliette, sa petite amie, continue par exemple d’échanger avec lui par textos dans l’espoir d’obtenir le virement promis. « Il prétextait des problèmes avec sa banque, affirmait être à l’hôpital à cause d’un problème cardiaque… Un jour il a eu le culot de me redemander de l’argent », raconte la jeune femme de 24 ans. « On échangeait comme si on se connaissait depuis longtemps alors qu’au fond, je ne sais même pas qui c’est », ajoute-t-elle, sans vraiment y croire avec le recul. La plupart des victimes ne montrent pas d’animosité envers l’escroc présumé, l’appellent « Sabri » comme s’il s’agissait d’un ami de longue date. « Il devrait se faire soigner », estime par exemple Cerise.
« Dix ans d’économies » dérobés
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(Merci à René)