Contactée, la préfecture n’a pas souhaité apporter de commentaire. Impossible, donc, de connaître avec précision l’origine de cette bourde.
Fin de l’affaire ? Pas vraiment. Vendredi soir, une trentaine de personnes se sont rassemblées dans le quartier du Val-Fourré pour exprimer leur colère. Car ce « couac » a réveillé de vieux débats, extrêmement sensibles, tant ils touchent à l’identité et à la culture de milliers d’habitants originaires de l’Afrique subsaharienne.
Toutes ces personnes ont un point commun : elles étaient — ou sont encore pour quelques-unes — considérées comme polygames par l’administration. Ce qui, selon la réglementation, s’oppose à l’obtention d’un titre de séjour ou en justifie le retrait. Donc une expulsion hors de France.
Le courrier a donc replongé ces familles vingt ans en arrière quand, en 2001, une circulaire mettait fin à la polygamie en organisant la « décohabitation » : l’une des deux épouses était orientée vers un nouveau logement avec ses enfants, et l’union avec son mari n’était plus reconnue par l’État.
[Ma maman] « veut décohabiter mais le bailleur est incapable de lui trouver un appartement. Alors elle vit encore sous le même toit que son mari et sa première femme. Et du coup, elle se retrouve dans l’illégalité malgré elle. Quand elle a reçu le courrier, elle n’en a pas dormi… »