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Deux ans et demi ont passé depuis l’attentat. Le nom de Samuel Paty a fait le tour du monde. Mais il n’est pas revenu à Conflans-Sainte-Honorine. On ne le trouve pas au fronton du collège, comme le souhaiteraient ses parents. Il est absent dans les rues, où n’existe aucune plaque ou monument pour lui rendre un hommage explicite.

« Tout cela est révélateur de nos hypocrisies »

« Lâcher à titre posthume un enseignant qui a été lâché de son vivant… On attendrait des institutions plus de courage », accuse Virginie le Roy, l’avocate de la famille de Samuel Paty, qui a déposé une plainte contre X pour non-assistance à personne en danger, et dénonce des « dysfonctionnements » dans le traitement des menaces contre le professeur, par l’Éducation nationale, les services de renseignement ou encore la police. « De l’extérieur, on a l’impression qu’on veut oublier, soupire-t-elle. Qu’on le veuille ou non, Conflans a été l’endroit où Samuel Paty a enseigné, l’endroit où il a été assassiné, on ne peut pas se passer de cet hommage-là. »

« Le collège du Bois-d’Aulne doit s’appeler Samuel Paty, c’est une évidence », abonde un très bon connaisseur de l’affaire, qui s’agace : « Tout cela est révélateur de nos hypocrisies. Samuel Paty est un héros, mais pas au point de nommer le collège où il enseignait de son nom ? »

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La ville a bien commandé un portrait, réalisé par l’artiste Rénald Zapata. Il a été accroché en toute discrétion sur un mur de la médiathèque municipale, entre le rayon musique et la documentation citoyenne. Les photos en noir et blanc placardées un temps sur les panneaux de la ville ont été retirées trois semaines après le meurtre.

Sur le mur couleur crème qui sépare la rue de la cour de récré, trois coups de pinceaux témoignent d’une tentative d’hommage par effraction. Paul Marion, un habitant de la ville qui a créé l’association « Les amis de Samuel Paty », a tagué au pochoir « collège Samuel Paty », sur le mur à droite de l’entrée principale, la veille du deuxième anniversaire de sa mort. Le graff a aussitôt été recouvert de peinture blanche.

(…) Le Parisien

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