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 À la demande du groupe Identité et Démocratie, dont font partie les élus européens du Rassemblement national, l’Hémicycle a consacré, ce 10 mai, un débat d’actualité au titre-programme clair : « L’externalisation des demandes d’asile et subordination du financement des pays tiers à la mise en œuvre d’accords de retour ». Résultat ? Un vent nouveau dans les travées.

En introduisant ce débat, le député et chef de la délégation RN Jean-Paul Garraud qui avait réclamé ce momentum a d’emblée posé les enjeux : « Chers collègues, notre continent fait face à une immigration massive depuis des années et ce Parlement souhaite l’aggraver avec le pacte Asile et Migration : 966.000 demandes d’asile ont été enregistrées en 2022 dans les pays de l’Union européenne et affiliés, soit un record depuis 2016. Les chiffres des premiers mois de l’année 2023 sont dans cette continuité et laissent craindre le pire. Alors, que voulez-vous ? Que voulons-nous ? » Réponse de la gauche et des Verts : des chaises vides (…) Mais c’est la position des élus européens macronistes qui est la plus révélatrice. Ils manifestent, comme d’habitude, une incroyable duplicité. Tandis qu’à Paris, Gérald Darmanin agite les contours flous d’une loi immigration façon « on va voir ce qu’on va voir », ces députés ne laissent aucun doute sur leurs intentions.

Conditionner l’aide au développement attribuée par la France à tous les pays et notamment aux principaux pays pourvoyeurs d’immigrés (Algérie, Tunisie, Maroc…) à « des accords de retour et de réadmission » de ces mêmes immigrés dans leurs pays d’origine (les fameuses OQTF) ? Pour les macronistes, c’est non.

Suspendre les visas lorsque ces pays refusent de reprendre leurs immigrés clandestins ? Les macronistes sont contre.

Le groupe Identité et Démocratie demande « que le mécanisme de suspension des visas soit activé dès que possible pour les pays tiers qui ne coopèrent pas suffisamment en matière de réadmission des migrants en situation irrégulière ». Vote des macronistes : contre.

Face au bond des chiffres migratoires au premier trimestre 2023, il faut « aider les États membres à renforcer les capacités et les infrastructures de protection des frontières telles que des murs ou clôtures, les moyens de surveillance tels que la surveillance aérienne et les équipements », proposent les défenseurs de l’Europe des patries. Les macronistes s’y opposent.

Compte tenu du boom migratoire à venir aux frontières de l’Union cet été, « Frontex devrait donner la priorité au recrutement de gardes-côtes et de gardes-frontières supplémentaires plutôt que de 24 agents des droits fondamentaux en plus des 46 agents existants », estiment les élus. Refus des macronistes qui expliqueront demain qu’il faut agir – ou faire semblant.

[…] Boulevard Voltaire

→ Image d’illustration : toutel’europe

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