14/05/23
12/05/23
Des menaces de mort visant nommément deux étudiants, membre du syndicat UNI (droite), ont été taguées sur les murs de la bibliothèque de lettres. Ces inscriptions ont été retrouvées ce vendredi matin sur le bâtiment de la bibliothèque de lettres, au centre du campus de Grenoble.
Mais que se passe-t-il sur le campus de Grenoble/Saint-Martin-d’Hères ? Un an après l’agression d’étudiants du syndicat UNI (droite), quelques semaines après les tensions autour de la conférence du maire de Voiron, Julien Polat, qui devait se tenir dans des locaux de l’université (à l’invitation de l’UNI), voilà un nouvel et sérieux épisode.
Ce vendredi matin, une des façades du bâtiment de la Bibliothèque Universitaire Droit-Lettres de l’Université Grenoble Alpes (UGA), qui se trouve pile au centre du domaine universitaire, a fait l’objet d’inscriptions de menaces de mort à l’encontre de deux étudiants, représentants de l’organisation syndicale UNI Grenoble. Celles-ci disent : « 10 améliorable. Mort à Yvenn, mort à Samuel ».
La première partie fait référence à une demande des différents groupes de la gauche radicale, qui voudraient que tous les étudiants obtiennent au moins un 10 de moyenne pour cette année, qui a été chargée en mobilisations politiques et en blocages. Et ce, afin d’éviter les redoublements. Quant à la seconde partie du tag, elle vise donc nommément Yvenn Le Coz, responsable de l’UNI Grenoble et Samuel Sakpa, élu de l’UNI/Droit.
Les deux jeunes s’étaient ouvertement opposés à cette demande sur le « 10 améliorable ». Interrogé, le premier nous a dit être choqué par ces menaces de mort et a ajouté : « Les tensions montent sur la fac, c’est indéniable. Depuis un an et l’agression, et malgré les condamnations, rien n’a changé. C’est inadmissible. »
Nous avons également été contactés par le cabinet de la ministre Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur. On nous a dit que celle-ci regardait « avec attention les situations sur tous les campus de France », et notamment celui de Grenoble, et qu’elle était « en contact régulier avec le président de l’université ». Elle a également twitté : « Je condamne les tags inscrits sur les murs de l’UGA. Il est inadmissible que des menaces de mort soient proférées. Ma position restera ferme : oui au débat d’idées, non à la délation sur la place publique et à l’incitation à la haine. »
Via un communiqué, l’UGA a « condamné avec la plus grande fermeté les menaces de mort proférées à l’encontre de ces deux étudiants et leur exprime son soutien. L’UGA affirme son attachement sans faille aux valeurs républicaines : respect d’opinion d’autrui, de dialogue et de la diversité des points de vue. L’établissement a engagé des poursuites judiciaires. »
Olivier Dugrip, recteur de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes et Gabriele Fioni, recteur délégué à l’enseignement supérieur, ont aussi réagi par communiqué, en disant : «Nous exprimons tout notre soutien aux étudiants pris pour cible et à la communauté éducative. Ces menaces sont inacceptables et nous nous associons aux équipes pour assurer notre attachement à la liberté d’expression et au respect des opinions de chacun ».