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01/06/23

RÉCIT – À la demande du gouvernement, les préfets doivent mettre en place des «sas d’accueil temporaires» dans les régions. Sur le terrain, les élus s’inquiètent et se mobilisent.

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Comme le maire de Saint-Jean-le-Vieux, un certain nombre d’élus ruraux s’irritent de «décisions verticales» et s’indignent de se voir «placés devant le fait accompli»: ils ont appris – parfois fortuitement – ces dernières semaines, que leur commune avait été désignée pour accueillir un public dont ils ignorent tout. Afin de «désengorger les centres d’hébergement» d’Île-de-France, les préfets ont été chargés, mi-mars, de créer des «sas d’accueil temporaires régionaux» pour des milliers de sans-abri, principalement des migrants, dans toutes les régions. La plaque urbaine parisienne concentre 100.000 sans-abri de toutes nationalités sur les 200.000 pris en charge en France.

De nombreux hôteliers ne souhaitent plus accueillir ces publics précaires, attendant un afflux de clientèle lors de la Coupe du monde de rugby l’automne prochain, et des JO en 2024 . Près de 5000 chambres ont ainsi été perdues pour l’hébergement d’urgence , précisait début mai, à l’Assemblée nationale, la députée MoDem Maud Gatel.

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Ayant demandé au ministre de l’Intérieur «des moyens complémentaires pour maintenir la sécurité des habitants et lutter contre le sentiment d’insécurité», il n’a pas obtenu satisfaction. «Certains événements récents témoignent de la nécessité d’associer les élus locaux à la déclinaison de la politique migratoire nationale, conclut-il. En tant que maire, je me retrouve seul face à une décision imposée par l’État sans concertation. Je n’ai été ni soutenu, ni accompagné, ni respecté dans le cadre de la gestion de ce dossier. Comme pour de nombreux collègues, ce dénigrement de la fonction entraîne un désengagement croissant qui met en danger l’équilibre républicain.»

«Une très forte mobilisation dans la population»

Même souci de préserver «la concorde républicaine» chez Ladislas Polski, maire MRC de La Trinité, limitrophe de Nice. Ici, c’est un centre de rétention administrative (CRA) que le ministre de l’Intérieur voulait implanter, sur un terrain où le maire prévoyait… une gendarmerie. «J’ai lancé un branle-bas de combat, une pétition qui a dépassé les 2000 signatures – sur 10.000 habitants -, raconte l’édile. On a senti une très forte mobilisation dans la population: on touchait à une question existentielle! Située en zone de sécurité prioritaire, La Trinité est une commune dont de nombreux habitants aspirent légitimement, comme tous les Français, à une sécurité physique, économique et culturelle dont ils craignent chaque jour davantage qu’elle soit fragile.» La ville, qui «a déjà pris sa part de l’effort collectif en accueillant depuis quelques semaines plusieurs dizaines de mineurs non accompagnés», a finalement été entendue: le CRA sera construit ailleurs.

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Les sas de l’hébergement d’urgence sont, en réalité, calqués sur ceux qui existent déjà en matière d’asile, puisque l’Office français pour l’immigration et l’intégration (Ofii) gère, de son côté, depuis longtemps, pas moins de 69 centres d’accueil et d’évaluation des situations administratives (Caesa) en France. Des structures régionales qui orientent sans drame, en direction de la province, environ 2000 personnes par mois.

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«L’hébergement d’urgence représente 20 % des nuits d’hôtel en Île-de-France», rappelle un connaisseur du dossier, qui estime à 40.000 les personnes ainsi logées au titre de l’urgence dans le Grand Paris.

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Si l’opération de clarification administrative du gouvernement se veut ambitieuse, elle sera difficile à réaliser et peut-être sans lendemain. La France reste le seul pays d’Europe à pratiquer un hébergement d’urgence inconditionnel et anonyme. C’est ce qui fait son honneur, aux yeux des associations. Ce qui renforce son attrait, pour les plus démunis.

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Le Figaro


26/05/23

Dix régions vont accueillir des sans-abri venus d’Ile-de-France dans des lieux d’hébergement temporaire. Ils seront ensuite répartis dans d’autres départements. Présentation de ce dispositif resté discret.

(…) Ce dispositif concerne principalement les personnes migrantes, très nombreuses en Ile-de-France à vivre dans la rue ou en hébergement d’urgence. D’autres sans-abri pourront également en bénéficier.

D’après le secrétaire adjoint de la préfecture de région de Bretagne, lors d’une conférence de presse tenue mardi 23 mai, 400 personnes avaient déjà accepté de quitter l’Île-de-France et de rejoindre l’un des sept sas temporaires. Parmi elles, 200 ont bénéficié d’une place d’hébergement d’urgence. Selon Pascal Brice, le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, ce dispositif est en théorie avant tout destiné  aux personnes étrangères qui viennent d’arriver en France et qui vivent à la rue ou parfois dans des gymnases .

(…) Ouest-France


23/05/23

De plus en plus de demandeurs d’asile orientés en région pour éviter la constitution de campements de rue à Paris, la destination est « choisie aléatoirement par un algorithme »

Un rapport parlementaire dévoilé mardi fait un bilan « favorable » la politique d’« orientation directive » et préconise un accompagnement systématique des maires qui accueillent des migrants en région. Le principal objectif de cette politique est d’éviter la constitution de campements de rue à Paris.

C’est un document qui s’inscrit dans l’actualité. Depuis plusieurs mois, l’ouverture de centres d’accueil pour migrants suscite des manifestations hostiles de l’extrême droite en Bretagne, en Corrèze, dans l’Indre ou à Paris. Le maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) a démissionné, le 11 mai, victime de menaces et de l’incendie de son domicile alors que sa commune accueille un centre d’hébergement pour demandeurs d’asile. Un rapport d’information fait à l’inverse un bilan « favorable » de la politique publique d’orientation en dehors de l’Ile-de-France de ces publics en quête d’une protection internationale.

Les députés Renaissance du Val-de-Marne, Mathieu Lefèvre, et du Maine-et-Loire, Stella Dupont, devaient présenter au ministre de l’intérieur leurs travaux – que Le Monde a pu consulter – mardi 23 mai. Ils reviennent sur la mise en œuvre, depuis janvier 2021, de la politique d’« orientation directive ». Il s’agit de répartir l’effort d’accueil, alors que près de la moitié de la demande d’asile est enregistrée en région parisienne.

Pour répartir les personnes, des critères sont pris en compte tels que les capacités d’hébergement, le taux de chômage ou le produit intérieur brut de chaque région. En théorie, les « besoins et de la situation personnelle et familiale » des demandeurs d’asile doivent aussi être considérés. In fine, la destination est « choisie aléatoirement par un algorithme », précisent les auteurs. Et si les personnes la refusent, elles peuvent se voir retirer le droit à bénéficier d’un hébergement et d’une allocation de subsistance pendant l’instruction de leur demande d’asile.  […]

Le Monde


18/05/23

La province, nouvel eldorado pour les migrants ? L’Etat transfère tous les mois plus de 2 000 exilés de l’Île-de-France vers les régions, où il multiplie les structures d’accueil, nouvelles cibles de l’extrême droite

C’est dans l’objectif de désengorger l’Île-de-France, région où convergent 50 % des flux migratoires en France et où les campements se reforment régulièrement, que le gouvernement a adressé une circulaire aux préfets le 13 mars, dans laquelle les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin et du Logement Olivier Klein demandent de créer de nouveaux « sas d’accueil temporaire régionaux ».

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Sud-Ouest


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