19/05/2023
[Communiqué] ENTRISME DES FRERES MUSULMANS EN FRANCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
Dans un dossier publié par Le Figaro ce mercredi 17 mai, les auteurs, à travers leurs propos ou ceux recueillis auprès de Madame Florence Bergeaud-Blackler, ont consacré trois pages d’insinuations, de raccourcis, de propos infondés, et d’amalgames pour mettre en garde contre un courant tabligho-salafo-frériste qui aurait impacté dix millions de musulmans en France. Il les aurait dressés contre leur pays dans un projet d’islamisation rampante de la société dans l’objectif d’instaurer un Califat musulman en Europe, avec la France comme tête de pont.
Le tableau ne se limite pas à cela. Le projet de déstabilisation aurait été appuyé par des centaines d’élus et de responsables politiques de tout niveau, qui n’auraient pu voir et combattre cette islamisation depuis quarante ans.
Avant toute chose, nous tenons à condamner toute violence, injure ou menace de mort dont a pu faire l’objet Madame Florence Bergeaud-Beckler. Cela est inadmissible et insupportable.
Que reproche-t-on à l’ex UOIF, actuelle « Musulmans de France » dans ces pages ?
D’être une fédération qui a œuvré depuis quarante ans et qui continue de le faire, pour doter la composante musulmane de la population française, d’institutions lui permettant de vivre dignement sa spiritualité. D’avoir mis en place des associations locales, des écoles privées, des instituts de formation d’imams, ou encore des instruments financiers pour autofinancer son culte, etc. On lui reproche également que ce travail soit repris et partagé aujourd’hui par beaucoup de musulmans de France, certes pas des millions comme indiqué dans les pages du Figaro.
Oui, à travers les discours de nos imams, nos colloques, nos rencontres nationales et régionales et nos instituts de formation, nous avons su dégager une approche qui allie texte et contexte et qui façonne une spiritualité harmonieuse avec les valeurs de notre pays.
Oui des musulmans de France, se retrouvent dans notre lecture de l’islam et y trouvent leur équilibre et leur épanouissement et contribuent à la consolidation du vivre ensemble, du partage et plus généralement de la paix sociale.
Oui nous continuons à mettre en place des institutions d’accompagnement de nos générations pour les aider à surpasser leurs réalités sociales diverses, aimer leur pays, s’y identifier et le servir tout en vivant leur spiritualité, sans en avoir honte ni s’en cacher.
Oui la pratique religieuse musulmane augmente en France et nous en sommes un des facteurs. Nous l’accompagnons car nous pensons que la religion est un facteur d’équilibre, qu’elle éclaire les consciences et qu’elle guide vers la libération de soi, la paix, le bien et la fraternité.
Oui nous sommes dans des dizaines de ville dans un dialogue fructueux et de respect mutuel avec nos concitoyens chrétiens, juifs ou non croyants car c’est notre conception de la connaissance mutuelle, chemin sûr vers le vivre ensemble.
Oui nous travaillons en concertation totale, lors de la conception et la réalisation de nos centres ou mosquées, avec les élus locaux, non pour les duper, car ils ne sont pas dupes, mais pour que nos projets intègrent ceux de leurs villes respectives et que nous ne soyons pas dans une perspective d’isolement ou de séparatisme comme il est de mode de le qualifier aujourd’hui.
Bref et nonobstant les idées et les intentions des rédacteurs de ces articles « scientifiques » du journal « Le Figaro » du 17 mai, Musulmans de France est un acteur franco français d’organisation et de gestion du culte musulman. Il l’a toujours été. Il le restera. Nous reconnaissons que notre compréhension de l’islam va au-delà du culte dans son appréhension stricto sensu. Elle va au-delà, car aussi, elle invite et incite les jeunes et les moins jeunes d’ailleurs, de notre communauté, et elle les aide à mieux connaitre les valeurs de leur pays pour mieux l’aimer, le chérir et le servir.
Les musulmans, citoyens à part entière de ce pays, ont dépassé le débat de l’intégration. Ils sont dans la construction et la contribution positive à l’essor de leur pays. Tous les observateurs objectifs et avertis du terrain le confirment. Les fantasmes résiduels de certains ne changeront rien à la réalité des choses.
Nous ne pouvons que conseiller les auteurs de ces pages de se remettre en question et de revoir avec conscience leur projet, car ce n’est certainement pas avec cela qu’ils serviront la France. Ils ne monteront pas en crédibilité non plus.
Paris, le 18 mai 2023
Musulmans de France
17/05/2023
L’État frappe les Frères musulmans au portefeuille
ENQUÊTE – Une vingtaine de fonds de dotation douteux liés à l’islam politique ont été identifiés.
L’exécutif a décidé d’accélérer son offensive sur le front de l’islam radical, en tapant cette fois les Frères musulmans très fort au portefeuille. (…)
De l’argent a été investi de manière illégale dans des salles de prières, pour assurer le fonctionnement et l’entretien de mosquées réputées proche de la mouvance.» (…) Toujours selon nos informations, huit des vingt fonds ciblés ont d’ores et déjà été suspendus, dont quatre font déjà preuve d’une assignation judiciaire avec volonté de les dissoudre. Parmi les structures frappées de suspension figurent notamment le Fonds européen des femmes musulmanes, le fonds Al-Kindi ou encore le fonds Apogée. «Certains conservaient dans leurs caisses des sommes rondelettes, franchissant parfois la barre du million d’euros», note une source. Au total, ce sont près de 25 millions d’euros qui ont d’ores et déjà été gelés sur les divers fonds de dotation (…)
Cinq autres fonds ont été mis en demeure de répondre à des manquements liés à des financements opaques. C’est notamment le cas d’Al-Wakf, créé en 2015 en Seine-Saint-Denis ou encore de la Diversité éducation et culture. Deux derniers organismes de mécénat se sont autodissous après avoir été passés au crible, dont le fonds Aquilae à Orléans. «Au total, ce sont près de 25 millions d’euros qui ont d’ores et déjà été gelés sur les divers fonds de dotation, révèle au Figaro une source informée. Il est trop tôt pour en mesurer les conséquences concrètes pour les associations, les entraves étant récentes et ces structures bénéficiant d’autres sources pour leur financement courant.» (…) Pour des enjeux fiscaux, ces fonds sont adossés à une ou plusieurs associations de type 1901, auxquelles s’ajoutent des sociétés civiles immobilières (SCI). L’ensemble tourne en boucle fermée: les revenus générés par les SCI reviennent aux fonds de dotation qui redistribuent ces sommes en toute illégalité aux associations 1901 qui gère les lieux de culte.» (…)
Musulmans de France (MF), selon le renseignement territorial, compte de 50.000 à 55.000 sympathisants avec 130 à 150 lieux de culte, 18 structures éducationnelles directement affiliées et quelque 280 mouvements et associations locales. Sans oublier un réseau éducatif qui va des collèges et lycées à l’enseignement supérieur, avec les Instituts européens des sciences humaines, en passant par une fédération nationale de l’enseignement privé musulman, créée en 2014.