Chaque jour, ils sont 700 000 à fouler les quais de la gare la plus fréquentée d’Europe, où circulent aussi bien RER et trains de banlieue que les cossus Thalys et Eurostar. Un grand écart inscrit dans l’architecture même du bâtiment en cours de réaménagement en vue des Jeux olympiques de 2024 afin de corriger la mauvaise réputation de cette gare.
Deux salles, deux ambiances. La gare du Nord est la plus fréquentée d’Europe, la troisième au niveau mondial : 700 000 voyageurs s’y pressent quotidiennement. Sur ses 32 voies, 2 500 trains partent ou arrivent chaque jour pour desservir quatre pays limitrophes (l’Angleterre, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne), ainsi que les régions du nord de la France et la banlieue nord de Paris. Actuellement, le lieu, hérissé de palissades, se refait une beauté. « Avec la Coupe du monde de rugby en septembre et les JO en 2024, la gare du Nord va être une plaque tournante. Le projet de réaménagement Horizon 2024 a pour but de créer un effet “waouh” chez le voyageur qui arrive, de susciter une bonne première impression de la France », annonce le directeur de la gare, Bertrand Saint-Étienne, 32 ans, perché dans un bureau en bout de quai, avec vue sur les caténaires. […]
Cela fait des années que les politiques, de Nicolas Sarkozy à Gérald Darmanin en passant par Eric Zemmour, érigent la gare du Nord en symbole de l’insécurité. Une image de coupe-gorge que les pouvoirs publics sont déterminés à corriger, avant les Jeux olympiques de 2024. Dans le cadre du plan « zéro délinquance » en vue des Jeux, la Préfecture de police a concentré, depuis novembre, le gros de ses moyens sur ce secteur. En plus des 700 caméras, quelque 230 policiers, militaires et agents de sécurité quadrillent la gare et ses abords, sans vraiment émouvoir les vendeurs de cigarettes à la sauvette (5 euros le paquet) et les taxis clandestins. […]