Une anxiété financière majeure. Selon une enquête de l’Ifop pour le site MonPetitForfait en date du 25 mai dernier et rendue publique cette semaine, un tiers des Français ne dispose plus, après le prélèvement des dépenses contraintes, que de 100 euros le 10 du mois sur leur compte en banque, dont 10% à découvert. Un Français sur deux en viendrait à «sauter des repas» régulièrement ou occasionnellement par manque d’argent.
Ces résultats ont été obtenus grâce à un échantillon national représentatif de 1.500 Français, mettant en lumière les conséquences réelles, relevant donc non pas de l’irrationnel, mais bel et bien de l’ampleur des dégradations dues à l’inflation sur le niveau de vie des citoyens, qu’elles soient physiques mais aussi psychiques.
Et pour cause, les sacrifices en matière de consommation n’ont jamais été aussi importants d’après l’enquête. Ils sont particulièrement conséquents chez les Français les plus modestes, sachant que ceux qui ont réduit leurs dépenses alimentaires pour des raisons financières ces douze derniers mois ont doublé en une quinzaine d’années, passant de 29% en 2007 à 58% en 2023.
Outre les conséquences physiques, un tout autre aspect vient illustrer le lourd tribut que doivent payer les Français au quotidien à cause de la hausse des prix : la détresse psychologique. En effet, cette face cachée est pourtant palpable comme l’indique l’enquête, notamment pour les Français qui ont de grosses difficultés financières, touchés par les troubles anxiodépressifs les plus répandus tels que l’anxiété́ (54%) ou la dépression (31%).
A noter que cette proportion a «explosé chez les personnes les plus en détresse psychologique : 47% des personnes souffrant de pensées suicidaires disposent en général de moins de 100 euros le 10 du mois».