03/06/23
Une dizaine d’épisodes de tirs par arme à feu ont fait un mort et six blessés, dont trois graves, le mois dernier. Face à cette flambée de violences, les autorités ont réagi avec l’envoi d’une unité de CRS en renfort et autorisé l’utilisation de drones. Chez les élus, la tension monte.
Mois de mai ensanglanté à Nantes. Un mort, des blessés – plus ou moins gravement – par balle au niveau du thorax, du ventre, des mollets ou des fesses : une dizaine d’épisodes de tirs par arme à feu a claqué dans deux quartiers prioritaires de la ville (Bellevue et Malakoff) durant la seconde quinzaine du mois écoulé. Le paroxysme de la violence a été atteint le 17 mai. En l’espace de quelques heures, une série de trois coups de feu a retenti, faisant notamment une victime : un jeune homme de 23 ans. En réaction à chaque affaire, les commentaires désabusés ou empreints de colère se multiplient sur les réseaux sociaux. Plusieurs habitants évoquent le «Far West» nantais en faisant une analogie avec l’emplacement géographique de la ville.
Si ce raccourci grossit le trait, il traduit une réalité : la quiétude de la Cité des Ducs, longtemps valorisée, semble mise à mal. Pour preuve, la flambée de violence actuelle n’est pas inédite. Renaud Gaudeul, le procureur de la République, qui évoque auprès du Figaro un «épisode compliqué», rappelle la «récurrence des faits de même nature» en citant les mois d’avril et septembre 2022. Le signe que la «fièvre» a tendance à monter de plus en plus fréquemment dans certains quartiers nantais gangrenés par le trafic de stupéfiants. Ce mois de mai, une marche supplémentaire semble avoir été gravie. Sur leur compte Twitter, de fins connaisseurs de l’actualité judiciaire et criminelle à Nantes en sont venus à mentionner les jours où aucun coup de feu n’a été enregistré !
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Répercussion politique
«Des caps sont franchis tous les jours. Les coups de feu, cela devient tristement habituel à Nantes. Il y a une dégradation évidente de la situation qui est sur une pente dangereuse», cingle auprès du Figaro Laurence Garnier, la présidente du groupe d’opposition de la droite et du centre Mieux vivre à Nantes. Se disant «révoltée» et «désolée» de voir «l’image de la ville dégradée et des habitants abandonnés», elle souhaite – avec les élus de son groupe – l’organisation d’un conseil municipal extraordinaire sur la sécurité. Le signe que ce qui se passe dans les quartiers prioritaires de la ville rejaillit dans la sphère politique. La sénatrice LR cible tout particulièrement Johanna Rolland. «Elle n’a même pas pris la peine de se déplacer à la réunion avec le préfet mardi. C’est irrespectueux», fustige-t-elle en invitant la maire de Nantes à «se réveiller» sur le sujet pour que la Cité des Ducs ne «devienne pas Marseille» car elle en «prend le chemin».
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31/05/23
La présence de la CRS 8 ne change rien pour le moment au climat nantais. Plusieurs coups de feu ont éclaté, tard, mardi 30 mai, rue d’Angleterre, dans le quartier Malakoff. Un passant a signalé un blessé mais aucune trace de sang n’a été relevée sur les lieux.
Il faudra encore attendre pour l’apaisement. Pour freiner la vague de tirs qui ont ensanglanté ces derniers jours la métropole nantaise, la CRS 8 a été dépêchée en urgence, dès ce mardi 30 mai, dans les quartiers de Bellevue et de Malakoff. Et c’est pourtant là, dans cette cité de l’est de Nantes que plusieurs rafales de tirs ont été signalées tard, dans la nuit.
[…]« À Nantes, la dégradation de la ville due à la violence est pire qu’ailleurs », s’est alarmé ce mercredi sur CNEWS Foulques Chombart de Lauwe, conseiller municipal LR de la ville.
« On s’est malheureusement habitué à dire qu’il y a autant de règlements de compte à Nantes qu à Marseille, même si c’est moins létal (…). Il y a un phénomène de guerre des gangs qui est réel », poursuit-il.
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CNews
22 fusillades depuis le début de l’année 2023 à Nantes :
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