Difficiles à quantifier et toujours taboues, ces unions imposées plongent les victimes dans un véritable parcours du combattant pour y échapper.
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Combien sont-elles, ces femmes, obligées d’accepter un mariage orchestré par leur famille, sous peine de voir leur vie menacer ? En France, difficile de quantifier le phénomène. « Les experts, associations et scientifiques estiment à au moins 200 000 le nombre de femmes résidant sur le territoire français à avoir été victimes de mariage forcé », développe vaguement le ministère de l’Intérieur. « Les auteurs de ces violences organisent collectivement le silence de la victime. Ce sont les parents, les frères et sœurs, les oncles, si bien qu’il est très difficile pour ces femmes de parler », expose Helene Bidard, adjointe à la mairie de Paris, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Ce « tabou », les trois associations interrogées par Charlie Hebdo le reconnaissent. Mais d’autres raisons sont avancées, comme la peur d’être instrumentalisées par l’extrême droite en stigmatisant des cultures qui le seraient déjà. « J’ai moi-même été l’objet de pressions de la part de féministes, qui disaient qu’il ne fallait pas donner l’origine des agresseurs », confie Isabelle Gillette-Faye, directrice générale de la fédération Gams (Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles, des mariages forcés et autres pratiques traditionnelles néfastes à la santé des femmes et des enfants).