Quatre fusillades ont éclaté ce mois dernier dans autant de quartiers grenoblois minés par le trafic de drogue et des caïds de plus en plus jeunes. La situation est prise très au sérieux par les services de police et la justice.
(…) « Il y a moins de monde parce que les gens ont peur », estime Michelle. Retraitée, la Grenobloise a grandi à Saint-Bruno. « Maintenant c’est sale, les dealers sont partout, on ne se sent plus en sécurité ». « Ça a bien changé », abonde Fatima, elle aussi retraitée, marocaine arrivée à Grenoble quand elle avait 20 ans, et qui suggère la légalisation du cannabis pour « enfin avoir la paix ». (…)
« Si je te parle, on va venir m’emmerder », explique un boulanger*, installé depuis 22 ans dans une rue adjacente. Maghrébin venu en France, le commerçant soupire. « C’est devenu invivable ». « Au bled, il y avait les islamistes, mais au moins c’était tranquille dans la rue», en vient-il même à regretter. « Les cris en permanence, les enfants qu’on a plus envie de laisser se balader seuls, l’irrespect des jeunes…», énumère-t-il avant de préciser : « et c’est la même chose pour tout le monde, pour les Français comme toi, ou les Arabes comme moi ».
Le trafic de drogue alimente un véritable climat de tension dans plusieurs quartiers de l’agglomération : bagarres, attaques à l’arme blanche, mais aussi fusillades… (…)
*Les professions ont été modifiées
Récemment :
