Les difficultés de recrutement sont là, et pourtant, les dirigeants de PME et ETI industrielles ne sont pas plus attirés par la main d’oeuvre étrangères. Ils ne sont en effet que 29% à envisager de recruter des collaborateurs issus de pays tiers dans les cinq prochaines années, selon une étude publiée ce lundi 19 juin par Bpifrance.
Dans ces entreprises qui emploient de 10 à 5.000 salariés, plus de la moitié (54%) des 2.454 patrons de l’échantillon ne savent pas s’ils vont embaucher des étrangers dans les prochaines années, 29% affirment qu’ils vont le faire et 17% qu’ils ne recourront pas à de la main-d’oeuvre issue de pays tiers. Interrogés sur l’opportunité de faire venir en France davantage de travailleurs étrangers, 32% des dirigeants de PME et ETI industrielles y sont favorables, 30% défavorables et 38% ne savent pas.
De la filière électronique à la santé en passant par l’automobile, l’industrie se distingue par son faible recours à la main-d’oeuvre étrangère. Elle ne représente que 6% des effectifs selon Bpifrance, contre 13% dans la construction ou 10% dans les “activités techniques ou d’ingéniérie”. Un constat à première vue surprenant alors que 62% des répondants affirment connaître régulièrement des difficultés à recruter et que près de 60.000 postes étaient vacants dans l’industrie fin septembre 2022, selon le ministère du Travail.
Près d’une PME ou ETI industrielle sur deux (49%) a d’ailleurs recruté des travailleurs étrangers ces cinq dernières années. Les deux principales raisons qui poussent les dirigeants à embaucher des collaborateurs étrangers sont “le fait d’avoir le bon candidat disponible (pour 62%) et/ou l’absence de candidat natif (pour 43%)”. Seuls 9% des répondants intègrent des étrangers à leurs effectifs pour “assurer la diversité” de leurs équipes, et 8% pour “acquérir une compétence rare sur le marché”.
En tout état de cause, attirer des collaborateurs étrangers “n’est pas la solution miracle” aux difficultés de recrutement de l’industrie, avertit Elise Tissier, directrice du Lab, le département des études de Bpifrance. La formation et l’amélioration de l’image des métiers industriels sont également déterminants, ajoute-t-elle.