« Mais quelle est l’actualité de la vente de ma participation dans MediaPart ? » nous demande Edwy Plenel en briscard du journalisme qui répond à une question par une question. La voici : le média numérique aux 210 000 abonnés qu’il a cofondé en 2008 a révélé en mars dernier qu’il venait de « finir de rembourser l’emprunt souscrit dans le cadre du rachat des titres de Mediapart ». Une annonce faite en marge de la publication d’un bénéfice de 2,6 millions d’euros pour l’année 2022.
Cet endettement remonte à 2019. Cette année-là, le capital de Mediapart est transféré à une structure non lucrative baptisée Fonds pour une presse libre par l’intermédiaire de la Société pour la protection de l’indépendance de Mediapart (Spim). L’opération ne sera pas non lucrative pour tout le monde. Elle sera au contraire très profitable pour les actionnaires historiques, dont Edwy Plenel.
À l’époque, les 100 % du capital du média sont valorisés à 16,3 millions d’euros par deux cabinets d’expertise. Une importante facture. Pour s’en acquitter, Mediapart puise notamment 4,4 millions d’euros dans ses réserves et contracte un prêt de 5,5 millions d’euros auprès du Crédit coopératif. C’est cet emprunt qui a récemment fini d’être remboursé.
Juteuse opération financière
Quelle remarquable performance de « l’entrepreneur » et capitaliste Edwy Plenel ! Grâce à son intuition de créer un média 100 % numérique et payant dès l’année 2008, le startupeur réalise une juteuse opération financière, tout comme les trois autres cofondateurs (Marie-Hélène Smiejan-Wanneroy, François Bonnet et Laurent Mauduit) et d’autres actionnaires (Doxa, la Société des salariés et la Société des amis).