La Seine-Saint-Denis est certes une terre historiquement très ancrée à gauche, mais dans le Val-de-Marne voisin, autre fief « rouge », Mélenchon a obtenu 32,67 % des voix. Il y a donc bien une spécificité du 93. Pour la Fondation Jean Jaurès et Le Figaro, le politologue Jérôme Fourquet avait expliqué ce score par une domination du candidat LFI au sein de l’électorat de confession ou de culture musulmane. (…)
En Seine-Saint-Denis, il a toujours été au-dessus de sa moyenne nationale, avec16,99 % en 2012, 34,02 % en 2017 et 49,09 % en 2022 ; mais avec des progressions nettement plus fortes qu’à l’échelle nationale (17,03 et 15,07 points). Mélenchon a progressé le plus là où il était déjà le plus haut. En dix ans, il a ainsi gagné plus de40 points dans neuf communes: Clichy-sous-Bois (46 pts), Villetaneuse, La Courneuve, Épinay-sur-Seine, Stains, L’île-Saint-Denis, Dugny, Bobigny et Pierrefitte-sur-Seine.
Avec la Seine-Saint-Denis, on a un cas unique en France d’une suprématie écrasante d’un candidat. Alors même que Mélenchon, contrairement à 2012 et 2017, était concurrencé par un candidat communiste, Fabien Roussel, qui n’a obtenu que 2,14 % en Seine-Saint-Denis, moins que sa moyenne nationale (2,27 % à Bobigny) ; une preuve que dans cet ex-fief PC le mélenchonisme a absorbé le communisme. (…)
De la ceinture rouge au bastion insoumis
Cette suprématie s’est traduite aux législatives. Certes, le 9-3 a toujours été dominé par la gauche. Mais avec des nuances. (…)
Il y a un an, la Seine-Saint-Denis a élu 12 députés Nupes sur 12: 8 LFI, 2communistes, 1 socialiste et 1 trotskiste du POI, apparenté à LFI.