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Des crânes, des tibias, des fémurs et d’autres morceaux de squelettes, parfois “retrouvés en sacs” … En France, l’université de Strasbourg s’est engagée à identifier les “restes humains africains” de sa collection, dans la perspective de restituer plus d’une trentaine d’entre eux à la Tanzanie et à la Namibie. Un devoir “politique”, a déclaré lundi 26 juin lors d’une conférence de presse, Mathieu Schneider, le vice-président de cette faculté française.

“L’université de Strasbourg estime que, politiquement, il est de son devoir d’engager ce processus de restitution”, “en toute transparence et avec l’information scientifique [nécessaire]”, a-t-il insisté. “Nous cherchons une forme d’exemplarité. À voir ensuite si nous sommes suivis par d’autres universités”.

Pour ce, la faculté a érigé un conseil scientifique, composé d’une dizaine de spécialistes de différentes disciplines (histoire, sociologie, droit, ethnologie, anatomie…), dont le rôle sera notamment de fournir des éléments “tangibles et scientifiquement informés” ainsi que de déterminer “les conditions matérielles, réglementaires et diplomatiques dans lesquelles la restitution” pourra avoir lieu.

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Dans le cas de l’université de Strasbourg, les requêtes de restitutions ont été formulées par la province de Moshi, en Tanzanie, qui souhaite récupérer des restes de membres des tribus Wachagga et par la fondation “Ovambanderu Genocide Foundation” en Namibie qui voudrait rapatrier de possibles restes humains du génocide perpétré par les troupes impériales allemandes contre les Ovaherero (ou Hereros) et les Ovambanderu en 1904, d’après les explications de Mathieu Schneider.

L’institution possède en effet plusieurs dizaines de restes humains ramenés d’Afrique lors de la période impériale allemande (1871-1918), lorsque l’Alsace était intégrée au Reich wilhelmien, et associés à l’histoire douloureuse des crimes coloniaux. Les Allemands comptaient alors plusieurs colonies africaines, notamment au Cameroun, au Togo, en Tanzanie ou en Namibie, où ils furent responsables du massacre d’au moins 60 000 Hereros entre 1904 et 1908, ce qui est considéré par de nombreux historiens comme le premier génocide du XXe siècle.

France 24

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