Erigés dans les années 1970, les grands ensembles de la cité Pablo-Picasso, épicentre des émeutes après la mort de Nahel M., portaient une vision urbaniste ambitieuse. Un projet de société qui n’a pas tenu ses promesses.
Ces tours Nuages (aussi appelées tour Aillaud) si singulières, aux fenêtres de formes variées et insolites (en rond, en carré, en feuille de sauge), disposées de façon irrégulière pour éviter le quadrillage, voient le jour entre 1973 et 1982. Cette architecture poétique voit le jour, à l’est de Nanterre, mairie communiste, au pied d’un rond-point distribuant la ville de Puteaux et le quartier des affaires de la Défense. La vie durant les premières années y est agréable. « Cela fonctionnait, car il y avait de la mixité. Des instituteurs, des postiers y habitaient, avant la désindustrialisation de l’Ile-de-France, dans les années 1980, et le chômage de masse », poursuit Jonathan Gilbert. Assez vite – alors que, à 300 mètres, la Défense prospère –, les tours Nuages se mettent à décliner. La petite classe moyenne commence à partir. (…)
Depuis plusieurs années, selon Nanterre Coop’Habitat, les appartements proposés dans les tours essuient un taux de refus de 80 %.
