Pourtant, parmi les quelque 85.099 participants, ceux interrogés par Le Figaro affirment unanimement n’avoir prêté aucune attention à son initiateur. Leur geste a signifié autre chose. «C’est un peu le référendum qu’on ne veut pas nous faire faire», explique Camille. À La Trinité, Bertrand, 59 ans, dont le père était gendarme, y a vu lui aussi une manière d’exprimer pacifiquement ce qu’il pense tout bas. «J’ai 59 ans, je fais partie de ces vieilles générations qui ne reconnaissent plus la France telle qu’elle était», s’excuse presque le Breton joint par téléphone.
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«Une amie est commissaire de police. Quand je discute avec elle, je réalise l’abnégation qu’il faut pour ce métier, avec ses conditions de vie assez dures et des salaires au lance-pierre. Qu’est-ce qu’on veut ? Les dégoûter ? Heureusement qu’il y en a qui font encore ce métier !». Ce geste était ainsi «une manière de me mobiliser sans aller dans la rue», conclut-elle. «Un pied de nez au gouvernement», grince la Parisienne, écœurée par la réaction de l’exécutif, «tellement désinvolte et tellement politique !».
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Dans le Calvados, Josiane, 64 ans, a donné 15 euros, «pour que cette famille ne manque de rien». Pourtant, elle est loin d’être «pro-flic». Cette mère seule avait pourtant déjà eu des déboires avec la police lors d’une sombre affaire dans laquelle les agents avaient pris le parti de ses harceleurs, certainement parce qu’elle était «une femme», juge-t-elle. «Je n’en ai pas gardé une animosité contre la police en général, je vois au cas par cas. En revanche, je suis profondément anti-racaille, et ça, ce sera jamais du cas par cas». (…) «J’ai vu le jeune homme essayer de continuer sa course. En le voyant conduire comme un bolide, je me suis remémoré l’affaire Palmade, mais aussi mon accident. J’ai été moi-même victime d’un chauffard, j’en suis ressortie invalide à vie. Pour moi c’était clair : le policier a cherché à protéger le citoyen honnête».
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Merci à BB.