Le tournoi de football a permis de collecter plus de 26 000 euros, début juillet 2023 à Compiègne. Des dons destinés à une ONG qui contribue à la construction de mosquées ou la distribution du Coran à travers les pays du tiers-monde.
Explosion de joie et de fierté dans le salon d’honneur de la mairie de Compiègne. Ce sont 26 634, 50 euros qui ont été collectés grâce à la Water Cup, un événement sportif et caritatif organisé les samedi 1er et dimanche 2 juillet 2023. « Et on sait où va l’argent », se félicite Philippe Marini, le maire de Compiègne (LR).
En est-on si sûr ? L’association Action sans frontière, qui est destinataire de ces fonds et qui promet des puits d’eau potable en Afrique et en Asie, est une inconnue pour les élus de la ville, qui ont soutenu cette manifestation, tout comme pour ce sponsor, un cuisiniste, qui a contribué à grossir les dons. Peu de curiosité pour le partenaire ASF. La structure ne cache pas le fait de s’adresser aux communautés musulmanes. Sur son site internet, cette ONG affiche percevoir la « zakat », l’aumône annuelle des musulmans, l’un des piliers de l’islam, et sur sa page Facebook, les posts abondent en faveur de la « sadaqa jariya », l’aumône continue.
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« C’est un événement généreux et c’est bien qu’il existe. Mais ne devrait-il pas relever d’une organisation privée ? s’interroge l’opposant politique Étienne Diot. Quels sont les moyens offerts par la municipalité ? En vertu de la loi de 1905, une activité à vocation religieuse ne peut pas bénéficier du soutien d’une collectivité territoriale. La limite entre le culturel et cultuel doit être clarifiée à Compiègne. La question se pose aussi pour des manifestations, comme la fête Jeanne d’Arc. » Oumar Ba, adjoint chargé de la politique de la ville, ne s’encombre pas de ces interrogations : « Nous avons mis à disposition le stade Paul-Cosyns, acheté des ballons, assuré la logistique. Que le partenaire choisi collecte l’aumône musulmane ne me pose pas de problème. Cela contribue à collecter plus de fonds. » Martine Miquel, adjointe à la vie économique, botte en touche : « Nous ne pouvons pas intervenir dans le choix des partenaires de l’association. »