Harcèlement de rue, outrages sexistes, violences faites aux femmes… En une année, les signalements dans le secteur des gares du Nord et de l’Est (Xe) ont enregistré une hausse de 60 %. Le décompte, effectué par la sûreté de la SNCF, a été présenté à la fin du mois de juin aux habitants et associations de riverains dans le cadre d’une réunion GPO (Groupe de partenariat opérationnel), au commissariat de l’arrondissement.
Et ce n’est pas cette quadragénaire, croisée sur le parvis de la gare du Nord, qui dira le contraire : « Je crois que je n’ai jamais pu fumer une cigarette ou passer un coup de fil à cet endroit, sans me faire aborder en des termes plus ou moins sympathiques. Ce sont des interpellations, des commentaires sur ma tenue ou moi-même, des frôlements volontaires. Mais tout le périmètre est à l’avenant, assure-t-elle. J’habite rue du Faubourg-Saint-Denis et, là aussi, impossible de circuler en paix quand on est une femme. »
Sandra, 42 ans, a vécu pire encore. « J’arrivais de la rue Ambroise-Paré pour gagner la gare du Nord, lorsque je suis tombée sur un groupe d’hommes qui buvaient à côté de la station de taxi. Ils m’ont rapidement entourée en faisant des gestes obscènes. L’un m’a même touchée. Cela fait des mois, et je suis encore choquée. D’ailleurs, je ne passe plus jamais par cet endroit, même si cela m’oblige à faire un grand détour. »
(…)
Entre les toxicomanes qui errent, les personnes ivres, la mendicité agressive, les groupes d’hommes qui stagnent des journées et des soirées entières, comment les femmes pourraient-elles être en sécurité ?