Karim Djebali, dit Asteur, 46 ans, ancien enfant terrible du quartier, fait partie de cette multitude invisible sans laquelle le cinéma aurait du mal à s’écrire dans cette banlieue dite sensible et parfois rugueuse.
L’agent de sécurité vient encore d’épauler l’équipe d’un long-métrage, venue s’installer au Franc-Moisin. Mais ce qui fait sa fierté, c’est le tournage de « la Vie scolaire » à l’été 2018. La cité et son collège Garcia-Lorca sont les principaux décors de ce film à succès, réalisé par le slameur Grand Corps Malade et son complice, le cinéaste Mehdi Idir.
« Des petits ont pu avoir un petit rôle »
L’intrigue s’attachait aux pas d’un collégien (Liam Perron), s’inspirant de la jeunesse de Mehdi Idir au Franc-Moisin. Or, tourner dans la cité n’allait pas de soi, confie le régisseur du film, pourtant expérimenté. « Je ne connaissais personne sur place. Tous les gens avec qui je travaille dans la sécurité me disaient : le Franc-Moisin, c’est trop compliqué. »
Sur les conseils de Mehdi Idir, il a contacté quelques « figures » du quartier, connues pour y avoir grandi. Dont Asteur, qui pointe la fenêtre de son enfance : « Au 7e étage, là où il y a le nid d’oiseau sous l’antenne. Ma mère disait que ça porte bonheur. »
Plus habitué à jouer les videurs aux portes des boîtes de nuit parisiennes, le quadragénaire a accepté de prêter main-forte à l’équipe, d’abord en la présentant aux jeunes du quartier, puis en assurant la garde du matériel. « J’ai dit OK, mais faites bosser des jeunes comme figurants. Et voilà, des petits ont pu avoir un petit rôle. Et moi, j’ai géré un film qui a été vu dans le monde entier ! » Le tournage s’est déroulé sans un accroc.
[…]En Lien :
