24/07/2023
À l’issue d’une demi-journée de pourparlers, la Première ministre italienne d’extrême droite a annoncé la création d’un fonds qui sera abondé par une première conférence des donateurs dont la date n’a pas été arrêtée, initiative à laquelle les Émirats arabes unis ont déjà apporté cent millions d’euros. Si aucune autre mesure concrète n’a émergé de la conférence, « c’est le début d’un long travail », avec le lancement du « processus de Rome » dont elle a fixé les priorités. « Lutte contre l’immigration illégale, gestion des flux légaux d’immigration, soutien aux réfugiés, et surtout, la chose la plus importante, sinon tout ce que nous ferons sera insuffisant, une large coopération pour soutenir le développement de l’Afrique, et particulièrement des pays de provenance » des migrants, a-t-elle détaillé.
Selon elle, les « lignes de financement prioritaires doivent avant tout concerner les investissements stratégiques et les infrastructures, car c’est la manière la plus pérenne de faire de la coopération ».
Parmi les personnalités présentes, les présidents de la Tunisie Kais Saied, des Émirats arabes unis Mohammed ben Zayed, de la Mauritanie Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel, le Haut-commissaire du HCR, Filippo Grandi, et des délégués des grandes institutions financières internationales.
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Selon Rome, quelque 80 000 personnes ont traversé la Méditerranée et sont arrivées sur les côtes de la péninsule depuis le début de l’année, contre 33 000 l’an dernier sur la même période, en majorité au départ du littoral tunisien.
Face à ce constat, Mme Meloni et la Commission européenne ont intensifié leur « dialogue » avec la Tunisie en promettant des financements si le pays s’engage à combattre l’émigration à partir de son territoire.
Ces dernières semaines, les garde-côtes italiens ont confié plusieurs sauvetages à des ONG dans les eaux internationales entre la Tunisie et la Sicile, violant ainsi un décret du gouvernement italien qui prévoit qu’un seul sauvetage ne peut être effectué avant un débarquement. Bruxelles et Rome ont signé la semaine dernière avec le président tunisien un protocole d’accord qui prévoit notamment une aide européenne de 105 millions d’euros destinée à empêcher les départs de bateaux de migrants et lutter contre les passeurs, ainsi que plus de retours de Tunisiens en situation irrégulière dans l’UE.
Un haut responsable européen s’exprimant sous couvert de l’anonymat a confirmé que l’UE souhaitait négocier avec l’Égypte et le Maroc des partenariats similaires. Et selon Mme Meloni, il est d’autant plus important de soutenir les pays africains après la suspension par Moscou de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes;
23/07/2023
Giorgia Meloni a invité dimanche à Rome les pays méditerranéens pour une «conférence internationale» destinée à étendre le modèle d’accord signé par l’UE avec la Tunisie dans le but de freiner l’arrivée de migrants sur le Vieux continent. La première ministre italienne attend dans la capitale des dirigeants de la région, de l’Union européenne et des institutions financières internationales, indique son gouvernement.
Giorgia Meloni a confirmé la présence du président tunisien Kais Saied, et les premiers ministres maltais Robert Abela et égyptien Moustafa al-Madbouly ont fait savoir qu’ils viendraient. Parmi les invités figurent aussi les premiers ministres algérien, grec, jordanien et libanais, mais aussi les dirigeants européens Charles Michel et Ursula von der Leyen.
Pendant la campagne des législatives de 2022 qui l’ont portée au pouvoir, Giorgia Meloni avait promis de «stopper les débarquements» de migrants en Italie. Son gouvernement a depuis mis des bâtons dans les hélices des navires humanitaires, sans pour autant tarir les départs.
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Pour le chercheur indépendant Yves Pascouau, le fait qu’il existe un «canal de discussion» entre l’Europe et les pays de départ est une chose positive. Il est néanmoins inquiétant de constater que désormais «la migration est aussi considérée par les pays du sud comme un problème». Et tant que les politiques migratoires dépendront des ministres européens de l’Intérieur, la question sera uniquement abordée du point de vue sécuritaire. «Ce qui manque dans la relation entre l’UE et les pays tiers, c’est une réflexion à long terme», regrette-t-il.