La ministre des sports et des Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castéra, a déclaré, mardi, que, face au déficit d’effectifs dans la sécurité privée, un recours à l’armée « fait partie des choses que l’on pourra accélérer à la rentrée ».
La nécessité de faire appel aux réserves opérationnelles de la police, de la gendarmerie et de l’armée, pour pallier le manque d’effectifs dans les sociétés de sécurité privée et sécuriser certains lieux où se dérouleront les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) à l’été 2024, n’est plus guère discutée. La question est désormais de savoir quand le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) et les pouvoirs publics l’acteront officiellement – et quels seront l’ampleur et le coût de cette mobilisation.
A écouter la ministre des sports et des JOP, les choses pourraient s’« accélérer » en septembre. Tout en répétant, comme elle l’avait déjà fait à la mi-mars, qu’un recours à l’armée pour « certaines missions » relevant théoriquement de la sécurité privée, « n’est pas du tout un sujet tabou », et que les discussions sur le sujet « se poursuivent », Mme Oudéa-Castéra a déclaré, mardi 25 juillet au micro de France Inter, que « cela fait partie des choses que l’on pourra accélérer à la rentrée ».
Cérémonie d’ouverture hors norme sur la Seine, recrutement laborieux d’agents de sécurité privés, recours controversé à de nouvelles technologies de surveillance… À un an des JO 2024, la sécurisation de l’événement fait face à de nombreux défis.
Pour la première fois de l’histoire olympique, la cérémonie d’ouverture se déroulera à l’extérieur d’un stade, sur la Seine, au coeur de la capitale. Un événement beaucoup plus difficile à sécuriser, avec une centaine de bateaux transportant des milliers d’athlètes, une foule de spectateurs dispersée sur 6 km le long du fleuve et une cérémonie protocolaire à laquelle des dizaines de chefs d’État seront invitées. […]
Y aura-t-il suffisamment d’agents de sécurité privés ou faudra-t-il faire appel à l’armée ? Environ 22 000 agents seront nécessaires pour assurer le bon déroulement des compétitions. À ce stade, seuls 25 % des effectifs ont été recrutés, assure le comité d’organisation. Seules les petites et moyennes entreprises ont répondu à la première vague d’appels d’offres, boudée par les grandes sociétés d’un secteur en pleine crise de recrutement. La deuxième vague doit être attribuée d’ici la fin de l’été. Et une troisième vague a, d’ores et déjà, été lancée. Mais, pour nombre d’observateurs, elles ne suffiront pas à mobiliser un nombre suffisant d’agents.
Jeudi, la Cour des comptes a encore appelé l’État à « anticiper » ce déficit, demandant qu’un recours à l’armée et aux forces de l’ordre soit planifié au plus tard en octobre pour le compenser. Problème : cela risquerait de se traduire par un surcoût de la sécurisation des JO. Fin mai, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, avait estimé le coût de la sécurité publique pour les JO 2024 à « 200 M€ ». […]