Assis sur une chaise en plastique, Moses se livre. Les mots tombent en cascade. Ce jeune homme affable a fui le Cameroun et posé ses quelques affaires au squat 5 Étoiles, dans le quartier de La Pardieu, au sud de Clermont-Ferrand, en mai dernier. Il se rêve écrivain, s’imagine déjà auteur d’un best-seller. “Je voudrais écrire sur l’absurde comme [Albert] Camus”, pose-t-il.
Il aurait de quoi écrire un chapitre acerbe sur son expérience auvergnate, sur la confrontation de son monde et celui dans lequel il a débarqué avec ses compagnons de galère. Selon nos informations, les trente-deux migrants seront expulsés du squat 5 Étoiles, mercredi 2 août. Contactée, la préfecture du Puy-de-Dôme se refuse à tout commentaire. “On s’y attendait, on savait que ça nous tomberait dessus un jour ou l’autre”, se résigne Moses. (…)
Quitter ce squat, qu’ils appellent désormais “la maison”, est “une injustice”, désespère Moses. Le garçon, de nature optimiste, jette un regard noir devant lui :
On n’a rien fait pour mériter ça, on n’est pas des criminels ou des méchants, c’est juste qu’on ne pouvait pas rester au pays. Il faut être doux avec nous, on a besoin de sécurité.
Moses, migrant venu du Cameroun
(…) “Jusque-là, nos relations avec la préfecture étaient normales, on a travaillé à un projet d’accueil pendant cinq ans, c’est déraisonnable”, s’étonne la présidente du Collectif citoyen 63.
Si cette trentaine de jeunes devrait être relogée, la suite préoccupe les bénévoles. Sur la pérennité de leur hébergement et l’absence de solutions pour ceux qui arriveront dans les prochains mois. Si cette trentaine de jeunes devrait être relogée, la suite préoccupe les bénévoles. Sur la pérennité de leur hébergement et l’absence de solutions pour ceux qui arriveront dans les prochains mois. (…)