Comme il l’a confié au Figaro Magazine, le président veut rencontrer les chefs de partis d’opposition, à l’exception de ceux du RN et de LFI, mais les contours de l’invitation sont encore flous.
Emmanuel Macron en avait fait l’annonce à ses équipes quelques jours avant de s’envoler pour l’Océanie, avait échangé à ce sujet avec la Première ministre Élisabeth Borne. Mais il n’avait pas mis au parfum ses ministres ou les cadres de la majorité, cueillis à froid, au creux de l’été, par cette confidence au Figaro Magazine : « Je vais prendre à la fin du mois d’août une initiative politique d’ampleur ». Avec pour objectif de tenter de réunir les conditions pour, selon l’ambition affichée, « faire jusqu’en mai 2027 », alors que son quinquennat demeure embourbé faute de majorité absolue à l’Assemblée nationale. Signal qu’après avoir demandé sans succès à Élisabeth Borne d’« élargir la majorité », le chef de l’État entend reprendre lui-même les choses en main.
« Une initiative politique d’ampleur » : la formule est hyperbolique, mais l’annonce demeure sibylline. Selon l’Élysée, Emmanuel Macron compte lancer « une série de rencontres » avec les chefs de partis et présidents de groupes parlementaires « pour déterminer des projets sur lesquels cheminer ensemble ». Ni le lieu ni le format de ces échanges ne sont encore arrêtés — très probablement au Palais, mais pas nécessairement sur le mode du rendez-vous bilatéral.
Flou aussi concernant les contours et la teneur de cette « initiative ». Elle vise, selon Macron, à « essayer de réunir autour d’un projet clair et simple tous ceux qui veulent s’y retrouver, sans leur demander d’adhérer à tout ». Plus énigmatique encore, sa référence aux « grands événements sportifs » (Coupe du monde de rugby et Jeux olympiques et paralympiques) à venir… En réalité, les discussions devraient porter sur des thèmes « programmatiques », dit son entourage, tels que l’écologie, les services publics, le travail, l’ordre, le progrès, l’immigration.
Un recours au 49.3 envisagé sur l’immigration
Une certitude, en revanche, cette invitation ne concerne que les représentants de « l’arc républicain », selon l’Élysée. Comprendre qu’elle exclut le Rassemblement national de Marine Le Pen et La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. « Encore une initiative qui ne sert à rien, du pur blabla, pour cacher la brutalité sociale de la politique macroniste, pour tenter de mettre à l’écart la France insoumise et diviser sa principale opposition, la Nupes », réplique la députée LFI Aurélie Trouvé.
(…) Le Parisien