Pour la première fois, des scientifiques new yorkais ont annoncé qu’un rein de porc génétiquement modifié a continué à fonctionner plus d’un mois après sa transplantation dans le corps d’un être humain. Cela pourrait pallier la pénurie d’organes.
C’est la première fois qu’une xénotransplantation, ou xénogreffe, de ce genre tient aussi longtemps : 32 jours sans rejet pour un rein de porc génétiquement modifié dans le corps d’un être humain en état mort cérébral. C’est ce qu’ont annoncé des chercheurs de l’hôpital Langone de New York. Un succès scientifique qui a aussi été rendu possible grâce une équipe de chercheurs de l’Inserm, depuis Paris, qui ont analysé les échantillons envoyés par leurs collègues américains.
Cela fait en fait suite à deux premiers essais été réalisés fin 2021 et début 2022, sur des patients en état de mort cérébrale. Une fois les essais terminés, l’équipe française de l’Inserm, spécialiste de la transplantation d’organes, a été contactée pour évaluer la réponse immunitaire du corps humain. (…)
Ce morceau de rein leur a été envoyé depuis la New York University par les médecins qui ont réalisé les premières greffes de rein de porcs génétiquement modifiés. “Des greffes qui, au bout de trois jours continuent à fonctionner, c’est-à-dire que les reins produisaient de l’urine, la fonction rénale marchait convenablement. Il n’y avait pas de signes apparents de rejet”, se souvient Valentin Goutaudier. “Les échantillons, ce sont des biopsies des reins qui ont été greffés au receveur humain et notre rôle est de détecter ou non un rejet. Et si on détecte un rejet, d’en comprendre les mécanismes.” (…)
En France, près de 12 000 patients sont en attente de dons de reins pour 3 000 à 4 000 transplantations par an seulement. Mais les lois de bioéthique, elles, interdisent pour le moment tout essai de xénogreffe.