Depuis la généralisation des ordinateurs dans les salles de cours, le niveau des élèves a baissé, selon les scientifiques. Le 21 août, la rentrée en Suède sonne donc le retour des manuels scolaires. En Suède, voilà plus de dix ans que les tablettes numériques règnent en maîtresses dans les établissements scolaires. Pour faire des exercices, suivre les leçons, mener des recherches ou passer des évaluations… La plupart des élèves ne se frottent vraiment à l’écriture manuelle qu’en deuxième année d’école élémentaire, l’équivalent du CE1. La baisse de niveau est aussi dû à l’accueil de migrants et à la pandémie.
Selon le classement international Pirls (Progress in international reading literacy) publié mi-mai, le pourcentage d’enfants de dix ans éprouvant des difficultés à lire a bondi de 12 à 19 % en cinq ans.”La génération du tout-numérique a grandi. Et les doutes avec. Nous constatons une crise de la lecture , alerte en mai dernier la ministre de l’Éducation Lotta Edholm, dans le quotidien Dagens Nyheter. Selon le classement international Pirls (Progress in international reading literacy) publié mi-mai, le pourcentage d’enfants de dix ans éprouvant des difficultés à lire a bondi de 12 à 19 % en cinq ans.
Une régression à relativiser. Les Suédois restent parmi les bons élèves, au 3e rang de l’Union européenne en compréhension de l’écrit » (la France est 16e). Et la baisse de niveau n’est pas liée qu’au numérique : dans ce pays autrefois très accueillant, la crise migratoire de 2015 a vu arriver dans les écoles des enfants maîtrisant mal le suédois. La pandémie a aussi plombé les apprentissages.
Mais pour la ministre aucun doute : la Suède est allée trop loin. Dans le journal Expressen, elle fustige le manque de sens critique du milieu éducatif, trop de personnes considérant la numérisation comme bonne, quel que soit son contenu . Pour elle, les vieux manuels scolaires présentent des avantages qu’aucune tablette ne peut remplacer.
Marche arrière toute, donc ! Dès la rentrée, le 21 août, les petits Suédois ressortiront crayons et papiers. De quoi alourdir l’ardoise : pour racheter des livres, le gouvernement de centre-droit débloque l’équivalent de 58 millions d’euros dès cette année. Auxquels il faudra ajouter 44 millions l’an prochain, puis en 2025. Chaque élève disposera alors d’un livre par matière. […]