27/08/2023
Dans une lettre ouverte publiée mardi, des dizaines d’associations locales dénoncent l’insécurité croissante dans la capitale. Après le coup de gueule de la SNCB sur la situation désastreuse à la Gare-Midi, le gouvernement fédéral s’est emparé du dossier. L’initiative est inédite et le constat alarmant. “Selon nous, Bruxelles est confrontée à un problème qui s’amplifie et qui rend la vie quotidienne difficile pour de plus en plus d’habitants”, déplorent une trentaine d’associations et comités de quartier de la zone du canal.
La lettre est adressée à Rudy Vervoort, ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale, et aux bourgmestres de Bruxelles, Molenbeek, Saint-Josse, Saint-Gilles et Anderlecht. Les riverains et acteurs de terrain mâchent pas leurs mots et appellent les autorités bruxelloises à prendre le taureau par les cornes.
Nos quartiers sont confrontés à un nombre croissant de réfugiés, de sans-abris, de mendiants, de personnes en errance, dans nos rues et nos places, dans les parcs, les stations de métro et les gares. Beaucoup d’entre eux sont sans papiers, n’ont pas ou peu de liens avec l’environnement dans lequel ils se trouvent et n’ont rien à perdre”.
“La situation ne cesse de se détériorer”, déplore Eric Vandezande, du comité de quartier Yser-Sainctelette, dans Bruzz. “C’est devenu tellement grave que cela affecte notre vie quotidienne. Consommation de crack ostensible, trafic de drogue sur la voie publique, agressions, personnes en errance: le résultat, c’est que les parents n’osent plus autoriser leurs enfants à prendre le métro seuls pour aller à l’école ou promener leur chien le soir”.
“Des voisins ont déjà été agressés physiquement. Nous avons assisté à des incidents avec des couteaux et des haches sur nos trottoirs. C’est l’impunité totale. J’ai vu ce quartier se redresser au cours des deux dernières décennies, mais depuis un an, les choses se dégradent à vue d’oeil”.
7 sur 7 (Voir l’intégralité de la lettre ouverte)
22/08/2023
Quelque 3 500 infractions pénales ont lieu chaque année en gare de Bruxelles-Midi, soit une dizaine par jour. Soit autant d’actes criminels et délictueux dans et aux abords de la gare de Bruxelles-Midi que dans toutes les gares des 13 centres urbains flamands réunis, rapportent De Standaard, Het Nieuwsblad et Gazet van Antwerpen. Ces quotidiens néerlandophones se basent sur des chiffres de la police que le député N-VA Tomas Roggeman a demandés à la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V). Plusieurs responsables, dont la secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations Nicole de Moor (CD&V), se sont réunis pour évoquer la situation et nommer un coordinateur. La SNCB (SNCF belge) s’alarme de l’état « dramatique » de cette gare.
À Saint-Gilles, la commune bruxelloise où se situe la gare du Midi, quelque 3 500 délits ont été enregistrés entre 2020 et 2021, soit une dizaine par jour. Ce chiffre était plus élevé en 2019 (4 205 contre 2 807) et légèrement inférieur en 2018. Les délits les plus fréquents à Bruxelles-Midi sont le vol et l’extorsion, suivis par les faits liés à la drogue.
À Anvers, le nombre d’infractions pénales varie entre 648 et 853 dans et autour des gares, principalement pour des vols. À Gand, le millier de délits a été atteint en 2021, lors d’un pic.
La semaine dernière, la CEO (Chief Executive Officer) de la SNCB, Sophie Dutordoir, a adressé un courrier aux autorités fédérales, régionale et communales en leur demandant de renforcer tant la sécurité que la propreté autour de la gare de Bruxelles-Midi.
Dans la foulée de ce coup de gueule, la crise a pris une ampleur nationale. Selon la Dernière Heure, le cabinet du Premier ministre a réuni ce lundi les différentes instances autour de la table avec l’objectif de trouver une solution commune. Le problème s’enlise depuis des années et trop de fois “tout le monde s’est renvoyé la balle”, explique le cabinet du Premier ministre.
Le gouvernement fédéral dit vouloir trouver une solution pour mettre fin aux nuisances et aux incivilités autour de la gare la plus fréquentée du pays. Alexander De Croo ne prend pas la main sur le dossier, mais il a estimé que l’urgence méritait d’apporter une réponse fédérale à ces problèmes persistants qui ternissent l’image internationale de la Belgique.
Étaient donc réunis lundi : les chefs de cabinet de la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V), du ministre Gilkinet, de la secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations Nicole de Moor (CD&V), des bourgmestres d’Anderlecht et de Saint-Gilles, Fabrice Cumps (PS) et Jean Spinette (PS), ainsi qu’un représentant de la région bruxelloise. Selon la DH, une première proposition concrète qui émerge des discussions chapeautées par le Premier ministre est de nommer un coordinateur comme cela s’est fait à la gare du Nord. La transversalité de sa fonction lui permettrait de passer outre le fameux “ce n’est pas moi, c’est lui”.