Iannis Roder, professeur d’histoire-géographie et directeur de l’observatoire de l’éducation de la Fondation Jean-Jaurès, défend l’interdiction du vêtement à l’école annoncée par Gabriel Attal au nom de la laïcité.
À quel point la situation autour de l’abaya à l’école publique s’est-elle tendue ?
On a vu des lycées avec 150 à 200 abayas, à Lyon par exemple. Sur un établissement d’un millier d’élèves, dont, statistiquement, la moitié environ sont des filles, cela veut dire qu’une fille sur deux le porte. C’est une réalité qui pose question. Cette situation crée une pression sur les professeurs : quand un enseignant est en classe, avec sept ou huit élèves vêtues d’une abaya en face de lui, pensez-vous qu’il va oser parler librement ? Beaucoup nous disent qu’ils s’autocensurent.