Informer sur l’extrême droite, arracher ses masques, braquer la lumière sur ses mots et ses actes : cet engagement est de très longue date celui de Libération. Dans l’histoire de notre journal, il s’est traduit par d’innombrables enquêtes, portraits et reportages, ainsi que par des unes mémorables. Poursuivre ce travail nous semble plus essentiel que jamais. Il nous faut même l’accroître, face à la banalisation d’un Rassemblement national entré en force à l’Assemblée et aux groupuscules racistes qui prospèrent jusque dans les plus petites villes du territoire.
Fidèle à son histoire et aux attentes de ses lecteurs, Libération a décidé de faire du traitement de l’extrême une priorité éditoriale. Et d’abord d’y consacrer des moyens inédits dans la presse nationale. Au quotidien, ce sont désormais quatre journalistes qui travaillent à temps plein sur le sujet : Nicolas Massol, chargé du Rassemblement national, Tristan Berteloot, enquêteur, Maxime Macé et Pierre Plottu, spécialistes des mouvements ultraradicaux et de leur activité en ligne. Ces derniers mois, ils sont les auteurs d’enquêtes sur la gestion litigieuse des mairies RN de Fréjus et Perpignan, l’entreprise e-Politic et ses dirigeants radicaux, la dissémination des groupuscules d’extrême droite, la multiplication de leurs actions violentes, le harcèlement du maire de Saint-Brévin ou encore le développement des théories complotistes et leurs relais médiatiques…
Au-delà du service politique, c’est l’ensemble de la rédaction qui est amené à traiter le sujet, comme l’ont souvent démontré nos services CheckNews et Enquête.
Nous ajoutons à cela, dès le mardi 5 septembre, un nouveau support entièrement dédié au suivi de l’extrême droite : la newsletter «Frontal», un rendez-vous hebdomadaire préparé par notre cellule de journalistes spécialisés. En plus d’une sélection d’articles parus sur notre site et dans le journal, cette lettre proposera, chaque mardi à 17 heures, des contenus exclusifs réservés à nos abonnés : enquêtes, décryptages, reportages, analyses, recension des exactions commises par les groupes violents…
Ces nouveaux moyens et cette offre traduisent notre engagement : pour Libération, l’extrême droite ne sera jamais une famille politique comme les autres. Nous documenterons ses mensonges, l’inconsistance de ses propositions politiques, son racisme toujours présent, la gestion litigieuse de nombre de collectivités qu’elle dirige, son affairisme, ses liens avec des puissances étrangères, son recours à la menace et, dans les pires des cas, à la violence physique. Face à l’extrême droite, nous prenons la voie du journalisme, c’est-à-dire de l’examen des faits : ils sont souvent, contre elle, le plus sévère des réquisitoires.