31/08/2023
(…) Hortense et Alexandre (les prénoms ont été changés) vont quitter l’Île-de-France dans les prochains mois. Une façon pour eux de tourner réellement la page d’une soirée qu’ils n’arrivent pas à oublier. (…)
Le jeune couple, avec leur petite fille de 19 mois à l’arrière, ne peut effacer les vingt minutes d’horreur qu’ils ont vécues lorsqu’un groupe de jeunes a cerné leur véhicule, les visant avec des mortiers d’artifice, détruisant les vitres et terrorisant la famille. (…)
Puis ce sont des images d’émeutes, de guerres civiles qui ont hanté ses nuits. « À chaque fois, j’essaie de m’enfuir. » Le jeune homme confie s’être acheté une arme d’autodéfense. « Évidemment dans une situation comme celle qu’on a vécue, je ne l’aurais pas sortie. Mais je ne sais pas pourquoi, j’avais besoin d’acheter ça », confie-t-il sans en dire davantage. (…)
Le séjour dans le Sud pour les vacances a fait du bien à tout le monde. Mais la petite a continué de sursauter au moindre bruit un peu brusque. (…)
Il y a quelques jours, le couple a reçu un mail de la police leur indiquant que leur plainte était classée sans suite. Les auteurs de l’agression n’ont pas pu être identifiés. (…)
Comment la situation a-t-elle pu dégénérer à ce point ? « J’avoue que je regarde la banlieue autrement », confie Alexandre. « Avant je prenais toujours la défense des quartiers, j’ai de bons amis qui vivent en cité. Maintenant je suis un peu blasé de tout ça. » (…)
Alexandre s’est désabonné de nombreux groupes qui diffusent des vidéos sur les réseaux sociaux. (…) « On n’est pas en sucre. On va utiliser ce qui s’est passé pour en faire une force. »
(Merci à Yves et à Gaëlle.)
01/07/2023
Tombé dans un guet-apens, un couple du Val-d’Oise s’est retrouvé visé par des jets de pierre et tirs de mortier alors qu’il circulait sur la D 915 jeudi soir. C’était le début d’une nuit de violences urbaines dans l’agglomération de Cergy-Pontoise. La présence de leur fille de 19 mois à l’arrière du véhicule n’a pas dissuadé les casseurs.
« C’était comme être dans un film d’horreur, ces vingt minutes nous ont paru durer deux heures. » Hortense et Alexandre (les prénoms ont été changés) ont besoin de mettre des mots sur ce qui leur est arrivé (…)
« À ce moment-là, ils n’attaquaient pas des magasins comme on l’a vu partout mais ils se sont jetés sur nous qui étions des civils ! » lâche Alexandre, encore sous le choc. La peur au ventre, la voix encore pleine d’émotion le jour suivant l’agression (…)
(…) sitôt les voitures à l’arrêt, une bande d’individus cagoulés se manifeste depuis la passerelle piétonne située juste au-dessus de la route, ils lancent des projectiles, tirent des mortiers d’artifice.
À un moment, un jeune qui a aperçu le bébé à l’arrière dit aux autres d’arrêter et s’ensuit un léger flottement. Alexandre en profite pour tenter une énième fois de redémarrer. « J’ai mis le pied au plancher et là, elle a redémarré ! » (…) La famille s’enfuit, traumatisée. (…)
Cet épisode d’une violence inouïe a changé définitivement leur regard sur la ville. « Nous voulons quitter la région parisienne », annoncent-ils. Ils avaient déjà un peu commencé à penser à se mettre au vert, mais ces émeutes ont précipité leur décision. « Je ne me sens pas en sécurité, du jour au lendemain cela peut être la guerre ! », confie la jeune maman. « Tout cela s’est quand même passé ici, à Pontoise, nous ne sommes pas dans un pays de l’Est en plein conflit, c’est fou ! » commente-t-elle des larmes dans la voix.
(Merci à Jo pour sa proposition.)