Il était 5 h 20, ce vendredi 1er septembre 2023, lorsque les effectifs de police ont pénétré par la force dans une maison squattée du quartier de Nétreville, à Évreux. Un pyromane s’y était barricadé, et les policiers ont dû dégager des meubles pour pouvoir entrer par la porte-fenêtre. Le pyromane en question, un Congolais, terrorise le quartier depuis un an et demi. Il est d’ailleurs suspecté d’avoir commis un énième incendie criminel dans la nuit du jeudi 31 août au vendredi 1er septembre. Sur place, les habitants du quartier sont excédés par une situation qui semble sans solution.
« C’est un cauchemar. » Dépité, quoique « presque habitué », Gaëtan Lemarié, propriétaire d’une entreprise de peinture à Nétreville, fait le tour de ses locaux en ce vendredi matin. Il a déjà été victime à plusieurs reprises du pyromane, qui avait mis le feu aux trois voitures de la société et à son entreprise. « La première fois, un Trafic, une Modus et une Peugeot 207 ont été brûlés. Le feu s’était propagé aux locaux » , se remémore-t-il. « Heureusement, cette fois, le feu n’a pas pénétré à l’intérieur », relativise-t-il.
Déjà six plaintes déposées
Le pyromane en question, étranger en situation irrégulière sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, squatte une maison vide mitoyenne à l’entreprise. « J’ai déjà déposé plainte six fois. Avant, il essayait d’être discret. Maintenant, ce sont des menaces de mort tous les jours pour mes techniciens et moi. Il jette des cailloux contre nos vitres, renverse nos pots de peinture. Clairement, ce monsieur a un gros problème psychiatrique. Et j’ai toujours la même réponse des policiers, qui me disent qu’ils ne peuvent rien faire », se désespère Gaëtan Lemarié. Selon l’un des employés de l’entreprise, l’homme serait allé jusqu’à mettre des excréments et de l’urine sur le cadenas du portail de l’entreprise.
Dans le quartier, tout le monde vit dans la crainte de cet homme instable. Selon nos informations, il s’agit d’un homme de 42 ans né à Kinshasa, en République démocratique du Congo. « C’est moi qui l’ai vu. Ça ne m’étonne pas de lui : il a déjà essayé de rentrer chez moi avec un pied-de-biche, j’ai été obligé de le gazer ! », affirme Olivier Mandé, voisin de l’entreprise de peinture. « Il crache sur mes enfants. Ce sont des agressions permanentes », souffle Olivier, qui a emménagé non loin de la maison squattée en février.
« On va le plier en deux »
Sous le sceau de l’anonymat, une voisine témoigne : « Je suis terrifiée à l’idée de sortir de chez moi. Je l’entends hurler à plein poumons régulièrement la nuit, vers 5 heures du matin. On ne vit plus normalement. »
« C’est l’enfer depuis un an et demi », poursuit Olivier Cavelier, autre habitant du quartier qui a également été victime des agissements de ce voisin. Dans des vidéos de surveillance que Paris Normandie a pu consulter, le voisin instable est vu en train de voler des effets dans son camion, avant de ressortir avec un sac plein.
Au sein du quartier, la tension monte. « Nous ne sommes pas censés devoir faire justice nous-mêmes. Mais il donne des envies de meurtre. Un jour, on va le plier en deux, et on va se retrouver accusé d’un homicide à faire des années de prison, alors que c’est lui qui devrait être en cellule », s’exaspère un autre habitant.
« Le dossier n’avance pas sur le plan administratif, donc on va s’occuper de l’aspect pénal. Plusieurs dossiers sont en cours sur lui », tempère une source policière, qui assure que le mis en cause dormira « au frais » cette nuit.