13/09/2023
Le gynécologue entend porter plainte
Une fois dans la salle d’accueil, la secrétaire l’appelle. « Elle m’a dit que le médecin ne s’occupe pas de ça, et qu’il ne me recevra pas, raconte Sandrine. J’étais sous le choc, c’est la première fois que je subissais une telle transphobie, c’était hyperviolent. » La secrétaire, elle, assure lui avoir seulement rapporté que le médecin ne prenait pas en charge « les hommes », évoquant ainsi la patiente. Accusée de discrimination en public, l’employée n’a « pas du tout apprécié », nous dit-elle, « de se sentir stigmatisée ». Elle était « estomaquée », s’émeut le Dr Acharian.
La jeune femme trans, partie en pleurs, voulait aussitôt « oublier » cette histoire. Mais son compagnon Antoine poste un commentaire sur la page Google du gynécologue palois. Son clavier laisse transparaître sa « tristesse et sa colère » : « C’était le premier rendez-vous de ma compagne trans, il a refusé de la recevoir, sa secrétaire nous a jetés froidement. Je déconseille, plus jamais. » Le Dr Acharian répond alors par écrit qu’il s’occupe « des vraies femmes » et qu’il n’a « aucune compétence pour [s]’occuper des HOMMES, même s’ils se sont rasé la barbe et viennent dire à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes ».
Joint, le gynécologue, qui nous répond volontiers, reconnaît avoir « agi sous le coup de la colère » et assure être « profondément désolé de les avoir heurtés ». Mais il se dit « loin d’être homophobe et encore moins transphobe ». « C’est juste que je serai incapable d’examiner une personne trans, de la conseiller, je n’ai pas cette compétence », développe le Dr Acharian. Sur le fond, il n’en démord pas : « Scientifiquement, un homme est un homme, une femme est une femme. Même s’il se considère comme une femme, je dis que c’est un homme. » Il compte porter plainte pour « agression verbale » et « diffamation ».
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