(…) Ils [NdeFDS : Valeurs actuelles] se sont servi de la cérémonie d’ouverture qui était de qualité mais qui a complètement négligé une partie de la France. La culture urbaine a été totalement niée et pourtant elle existe et elle apporte énormément à notre pays. On a vu l’image d’une France du passé, une France passéiste, une France des années 1950. Franchement, j’ai trouvé cette cérémonie très bien mais j’ai regretté qu’elle passe à côté de ça.
Cette image du rugby a existé pourtant…
Oui, mais ce rugby n’existe plus. Ce passé est mort. Quand j’ai repris le club de Toulon, j’ai œuvré pendant des années et des années pour que toutes les composantes du pays se retrouvent dans le rugby actuel. (…)
Pensez-vous que la récupération politique ait vraiment une influence sur le public ?
Il faut faire attention. « Valeurs Actuelles » cible un tissu social où l’on se retrouve entre vrais bons Français. Ils sont nostalgiques d’une société qui n’existe plus aujourd’hui. Ils ont du mal à passer du noir et blanc à la couleur. Ils ont raison sur un point, c’est que le rugby est en train de réconcilier les Français. S’ils sont champions du monde, les Bleus vont faire beaucoup de bien au pays. Et il en a besoin. « Valeurs Actuelles » joue sur ça.
Le XV de France n‘est pas aussi black-blanc-beur que l’équipe de France de foot mais il y a des clubs qui font un travail formidable depuis des années comme Massy (Essonne) ou Bobigny (Seine-Saint-Denis) permettant à ce sport de sortir de son carcan bourgeois. Bientôt, le rugby va ressembler à la France d’aujourd’hui. (…)
(Merci à Jeanne.)