Pointés tout de même : le soupçon d’un «surfinancement public à l’échelle de la filière», que «la faible lisibilité des états comptables et financiers» n’est pas en mesure de dissiper. Mais aussi un niveau de contrôle «sous-dimensionné au regard de la taille de l’opérateur» et de sa puissance financière (821 millions d’euros en 2022), sans oublier le thème bien connu d’une abondance et croissance continue du nombre de films français (+20% entre 2011 et 2019), au prix d’un affaiblissement de leurs chances de performer. La preuve par les chiffres : le nombre de films bonnets d’âne, représentant moins de 20 000 entrées, est passé de 58 à 89 entre 2011 et 2019.
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1/3 des films ont fait moins de 20 000 entrées en 2019
Le diagnostic de la Cour des comptes se veut nuancé. « Nous ne sommes pas en train de préconiser qu’il y ait moins de films, mais de faire en sorte qu’il y ait moins de films qui ne rencontrent pas leur public », a martelé le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, devant la presse.
La Cour prend soin de rappeler que le CNC reste garant « du modèle français, dit d’exception culturelle, combinant production indépendante et créativité ». C’est ce modèle « qui a permis le maintien d’une part de marché des films français de près de 40 % », ajoute-t-elle.
Mais les magistrats financiers pointent le fait que les aides au cinéma continuent de gonfler, tandis que les films sont de plus en plus nombreux à ne pas trouver leur public en salle. Un tiers des films français réunissaient moins de 20 000 spectateurs en 2019, contre un quart une décennie plus tôt.