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Coiffeurs, épiciers, vendeurs de kebab… À Montpellier (Hérault), ces petits commerces agglutinés sur une même rue sont tous fermés. En pleine journée, on ne voit jamais aucun client. Que dissimule-t-on derrière ces façades ? Seuls quelques riverains osent répondre à nos équipes, face caméra : “Ça me paraît évident qu’il y a des histoires de blanchiment d’argent !”, s’exclame un passant, dans l’enquête en tête de cet article. 

Dans ces commerces fantômes, des milliards d’euros issus du trafic de drogue sont blanchis chaque année à l’abri des regards. Sébastien Cote, adjoint au maire de Montpellier, en a fait son combat. Dans le reportage ci-dessus, il conduit nos équipes dans un quartier de la ville, inondé par ces petites boutiques  : “Vous avez deux épiceries, un bar à chicha, de la grillade à emporter, des tacos, encore une épicerie. Tout est fermé ! Et c’est là qu’on commence à avoir un soupçon d’argent sale et de blanchiment”, confie l’élu. 

Les gérants surveillent toute la journée devant leurs commerces. “Tous les soirs, ce sont des voitures en double file, des gens qui parlent fort, on a malheureusement eu des tirs d’armes à feu, et quelques règlements de compte”, déplore Sébastien Cote, en passant devant les petites enseignes désertes. 

Dans ces magasins transiterait l’argent de la drogue. Par exemple, les trafiquants achètent légalement en salon de coiffure, en déclarant une coupe de cheveux à trente euros. Mais sur les trente euros, seuls vingt viennent du client et dix euros sont issus du trafic. Ils déposent la somme totale à la banque. Dix euros ont ainsi été blanchis. 

(…) Un fléau qui ne s’arrête pas aux grandes villes. Dans le reportage en tête de cet article, nos équipes ont assisté à une réunion d’urgence sur le sujet. Autour de la table, des élus de toutes petites communes subissent, eux aussi, ce blanchiment. “Ces épiceries ne vendent pas de la lessive ou des plaquettes de beurre. On le sait, mais on est impuissant”, intervient Frédéric Lafforgue, maire de Castelnau-le-Lez (Hérault). “Ils nous rigolent au nez, ils n’en ont rien à faire”, renchérit patrice Speziale, maire de Marsillargues (Hérault). 

TF1

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