04/10/2023
INFO LE FIGARO – Une deuxième expertise psychiatrique confirme «l’abolition totale du discernement» du suspect, Mohamed L. Ce dernier pourrait ne jamais être jugé.
Mis en examen pour le meurtre d’Alban Gervaise, Mohamed L., 24 ans, sera-t-il jugé par une cour d’assises ? Une expertise psychiatrique de mai 2023 conclut à une «abolition totale» de son discernement, confirmant une première expertise de janvier ayant mis en exergue une «bouffée délirante aiguë» le jour de l’attaque.
Le suspect est aujourd’hui hospitalisé en psychiatrie au sein d’une unité pour malades difficiles (UMD), sous le régime de la détention. Une troisième expertise psychiatrique du suspect doit avoir lieu. À l’issue de l’enquête, la juge d’instruction décidera si le suspect est accessible ou non à une sanction pénale.
«S’il est déclaré irresponsable, il peut être dehors dans un ou deux ans et je n’aurai aucune information sur le devenir de celui qui a tué mon mari. C’est extrêmement anxiogène», explique Christelle Gervaise, l’épouse du médecin militaire. «Moi je suis condamnée à la perpétuité, à me demander où il est. Je ne vois pas comment je peux dire ça à mes enfants. Je suis condamnée à vie à guetter les journaux, à scruter qu’il n’a pas tué quelqu’un, à avoir peur pour moi et mes enfants et pour les gens en général», poursuit-elle, très émue.
10/05/2023
Pour beaucoup Alban Gervaise n’est qu’un horrible fait divers, le médecin militaire agressé mortellement au couteau devant l’école de ses enfants à Marseille en mai 2022. Pour Christelle, il est son mari, l’amour de sa vie, le père de ses 3 enfants, et un médecin radiologue de talent. Pour qu’il ne reste pas de lui que sa fin, elle a créé l’association Alban Gervaise, AGir pour la recherche et pour les autres… Pour que chacun sache l’homme qu’était Alban.
What’s up Doc : Pourriez-vous rappeler qui était votre mari Alban Gervaise ?
Christelle Gervaise : Mon mari était médecin militaire, il était radiologue. Il avait 40 ans. Il travaillait depuis juillet 2021 à l’hôpital d’instruction des armées Laveran à Marseille. Auparavant il avait été affecté à l’hôpital militaire Legouest à Metz et à l’hôpital militaire Bégin à Saint-Mandé.
Nous sommes arrivés à Marseille en juillet 2021.
Alban était aussi professeur agrégé de l’école du Val de Grâce, c’est un peu l’équivalent des PU-PH dans le civil. Il a soutenu son agrégation fin 2020, alors que notre petite dernière n’avait que quelques semaines.
Et le 10 mai 2022, en allant chercher nos enfants à la garderie de l’école, un peu avant 18h, Alban a été agressé mortellement par un individu. Il n’est pas décédé sur le coup, malgré un pronostic vital qui était, dès le départ, très engagé. Il a survécu jusqu’au 26 mai.
Comment avez-vous appris son agression ?
CG. : Quand mon mari est agressé le 10 mai, ma famille est à 800 Km de Marseille. Je suis arrivée à Marseille en juillet, on est début mai, donc on n’est pas très bien implantés dans la ville. Moi je suis appelée en fin d’après-midi, par le chef d’établissement de l’école Sévigné de mes enfants. Il m’explique qu’il faut que je vienne, que mon mari a été agressé devant l’école. Sous le choc, je réponds : « j’arrive » et je raccroche. Je ne pose aucune question. Il me faut 5 minutes pour comprendre ce qu’on vient de me dire. Et je le rappelle. Il me dit : « c’est très grave ». Je lui réponds : « j’ai besoin de savoir avant de partir, dites-moi ce qu’il s’est passé ». Alors il m’annonce que c’est une attaque au couteau. Je passe chez une amie dans ma rue qui m’emmène jusqu’à l’école. Mon mari n’est déjà plus sur place. A ce moment-là, je ne sais pas s‘il est toujours vivant. Je dois annoncer à mes enfants que quelque chose s’est passé. Et là on se retrouve seule au monde. Que leur dire ? Ils ont 20 mois, 3 ans, 7 ans… Dans l’urgence, je dis : « papa a eu un grave accident devant l’école, je dois partir le rejoindre à l’hôpital ». Je ramène les enfants à la maison avec notre amie. Entre temps, la réa m’appelle, m’explique le pronostic, me confirme que ça va être très compliqué. J’appelle mon père pour lui dire qu’il faut venir très vite. Je suis toute seule, je sécurise les enfants et je pars en réanimation. Et là dans la soirée, le gouverneur militaire de Marseille, le médecin chef adjoint de l’hôpital Laveran, viennent me rejoindre en salle d’attente en réa. Donc je ne suis plus seule, après quelques heures de grande solitude. L’équipe de la réa a été extraordinaire avec moi, vraiment très bienveillante. Il y a eu cet esprit de corps autour de nous, on a été très entourés. Mais le fait d’être seule, sans famille proche, dans une ville que je connaissais mal a été compliqué.
C’est face à cette solitude que vous vous êtes dit il faut que j’agisse pour les autres ?
CG. : Oui il y a un esprit de corps très fort à l’armée, et il y aussi un esprit de corps très fort chez les médecins. Il y a donc un esprit de soutien, de grande famille, mais ce n’est pas le cas dans tous les métiers. J’échange avec de jeunes veuves, et tout le monde n’a pas ce soutien. Les conditions d’agression de mon mari, la violence de ce qu’il s’est passé, font aussi que les gens m’ont soutenue. Nos proches, nos voisins, ont été très choqués. C’est arrivé devant l’école de nos enfants. J’ai aussi reçu un soutien énorme de la communauté éducative, parents d’élève, enseignants, équipe en général… Il y a eu un vrai élan de solidarité autour de nous. Ce n’est pas comme ça pour tous les veuvages précoces.
Par ailleurs, je suis médecin biologiste de formation, mais au moment de l’agression de mon mari, j’étais en congé parental. J’ai 36 ans. Nous avons trois enfants. Lorsque c’est arrivé, notre plus grand avait 7 ans, le deuxième 3 ans, et la petite dernière 20 mois. Ma petite dernière était présente dans le véhicule de mon mari où l’agression a commencé. Heureusement elle s’en est sortie indemne, en tous les cas physiquement. Et c’est notamment parce que j’étais en congé parental, que j’ai décidé de créer l’association Alban Gervaise, AGir pour la recherche et pour les autres. A ce moment-là, je n’étais pas en exercice, et j’ai pu me rendre compte de la précarisation due au veuvage précoce. Le prêt immobilier peut ne pas être remboursé, parce que le décès est un suicide, par exemple. Moi je ne suis pas la plus à plaindre, notamment parce que j’ai un métier qui me permet d’être autonome financièrement.
Quel est le but de cette association ?
CG. : Notre fonction principale c’est d’aider les familles endeuillées quand il y a des enfants à charge. L’association est toute récente, elle a été créée fin décembre, et là nous avons déjà aidé une première famille, et nous sommes en contact avec une deuxième. Ce sont des aides matérielles, mais on a l’intention d’aller au-delà.
Sur le plan scientifique, nous aimerions organiser un colloque, qui s’appellerait Regards croisés sur la prise en charge des familles en réanimation, qui irait du préhospitalier au post-hospitalier en passant par la réa. Comment on peut aider les familles ? On vit vraiment de très grands moments de solitude quand on traverse quinze jours de réanimation. Pour moi, ça restera une épreuve qui me marquera encore très longtemps. Comment rendre les choses un tout petit peu moins difficiles ? Parce que pendant la réa, on est accompagné par des soignants des médecins… Mais quand on rentre chez soi, que son conjoint est décédé, que c’est fini, il n’y a plus cette routine. Je pense qu’on peut faire des choses pour avoir une transition moins brutale entre la réa et le retour à la maison, où l’on peut se sentir désemparé. Moi j’étais déjà en contact avec la cellule médico psychologique, parce que mon mari a été agressé. Ça m’a permis de déclencher tout de suite un suivi pour mes enfants et pour moi-même. Mais ce n’est pas toujours le cas.
Vous parlez d’un soutien financier, ou aussi psychologique ?
CG. : Ce serait mon rêve d’avoir des bénévoles pour un soutien psychologique, un accompagnement dans les démarches. Mais je suis seule avec trois enfants aujourd’hui, donc je manque de temps. Pour le moment nous sommes sur une aide matérielle, on a un site internet qui est en cours de mise en ligne, on a une page Facebook, où on a proposé un premier livre sur comment aborder la perte d’un père pour un enfant ? Quand mon mari est décédé, après 17 jours de réa où je savais que chaque minute pouvait être la dernière, je n’avais pas eu le temps de me préparer pour l’après. Le traumatisme était tellement violent. J’avais toujours espoir qu’il s’en sorte. Et j’ai dû annoncer à mes enfants le décès de leur papa le lendemain matin, le 27 matin. J’ai voulu trouver dans les jours qui ont suivi un peu de littérature, sur le sujet. Il y en a assez peu sur la mort d’un papa. On a fini par trouver quelques livres, et du coup on les partage pour aider les familles.
Et c’est aussi pour ça qu’on va organiser cet évènement scientifique l’année prochaine. On veut améliorer la prise en charge globale des familles endeuillées. Il y a beaucoup de choses à faire pour les accompagner. Le veuvage précoce est une cause de précarisation pour les familles. Il concerne essentiellement des femmes, parce que les décès précoces concernent plutôt les hommes.
Avec qui avez-vous fondé l’association ?
CG. : Avec ma sœur et des amis. C’est une association complètement indépendante de l’armée, mais nous pouvons aider des familles de militaires, si besoin.
L’association s’appelle Alban Gervaise, AGir pour la recherche et pour les autres, pourquoi pour la recherche ?
CG. : Pour la recherche, c’est un peu à part, car nous allons créer une bourse destinée aux médecins qui font de la recherche, au nom de mon mari, mais avec un financement familial, qui n’est pas du tout lié aux adhésions, aux dons, etc. Donc je le mets à part.
Alban avait une thèse de science, il avait un beau volume de publications à son actif. Je l’ai rencontré quand j’étais externe. Il était interne en imagerie médicale. Comme je le dis souvent j’ai d’abord admiré le médecin que j’ai trouvé incroyable, de pédagogie, de patience et de talent. C’était un brillant radiologue ! Avant de tomber amoureuse d’Alban, j’ai d’abord admiré le Dr Gervaise. J’ai reçu beaucoup de témoignages après son décès : pour tous il était un homme très gentil, très impliqué dans son métier, très doué, et toujours prêt à aider ses confrères et consœurs sur un dossier un peu difficile. C’était vraiment quelqu’un d’extraordinaire. Bien sûr c’était mon mari, mais c’était un très bon médecin et un très bon papa…
Comment avez-vous géré ce drame en tant que maman ?
CG. : J’avais trois enfants à la maison, et je savais que chaque minute mon mari pouvait mourir. J’ai toujours honte de le dire, mais du 10 mai au 26 mai je me suis concentrée à 300% sur l’état de mon mari. J’ai sécurisé mes enfants avec les amis, puis ma famille à la maison, je rentrais les voir régulièrement, mais j’avais vraiment besoin de pouvoir être tout le temps disponible. Je voulais absolument être là, si mon mari devait partir. C’était quelque chose qui m’obsédait, je ne voulais absolument pas qu’on m’annonce : « il est parti il y a une heure ». J’avais besoin d’être sûre d’être avec lui s’il devait s’en aller. Puis quand mon mari est décédé, je suis rentrée chez moi et je me suis dit : tu as 3 enfants, quand ils vont se réveiller tu dois leur annoncer la nouvelle, et après la vie doit continuer. J’y ai tout de suite mis toute mon énergie. J’ai promis à mon mari le 26 que nos enfants seraient heureux quand même, et depuis le 27 mai 2022 au matin, je me bagarre pour ça.
[…]Avec Alban Gervaise, AGir pour la recherche et pour les autres, vous voulez associer son nom à quelque chose de positif ?
CG. : Oui car quand il y a un décès par agression comme ça, on perd le pouvoir sur le nom de son conjoint. Mon mari est bien plus que juste une agression au couteau. Il a fait tellement de belles choses dans sa vie. C’était vraiment quelqu’un d’extraordinairement gentil, de très discret, de très humble, et j’essaie de faire vivre sa gentillesse à travers cette association. Il faut que j’accepte la mort d’Alban, mais la façon dont il est mort c’est horrible pour moi. Vivre en sachant qu’il a vécu ça. Mon mari était un grand coureur, passionné de course à pied, donc nous voulons créer une course en sa mémoire. Déjà sur la Marseillaise des femmes le 14 mai, on a créé une équipe au nom de l’association, nous sommes plus de 40 inscrits. Et on aimerait organiser une course l’année prochaine en notre nom propre, pour continuer à la faire connaître l’association. Pour la financer, on a les adhésions, les dons, là on a une vente de chocolats en ligne qu’on a créés, on a des badges, des tee-shirts avec le logo de l’association, toutes les actus sont sur notre page Facebook.
[…]Pour adhérer ou soutenir l’association Alban Gervaise, AGir pour la recherche et pour les autres
Page Facebook de l’association
Retrouvez l’intégralité de l’interview sur What’s up Doc ?
Marseille : il y a 1 an, le médecin militaire Alban Gervaise était égorgé “au nom d’Allah” devant l’école de ses enfants par Mohamed L. ; ce crime avait été entouré d’une omerta médiatique quasi totale (MàJ)
C’était le 10 mai, il y a un an. Ce soir-là, Alban Gervaise se rend à l’école pour aller chercher ses deux enfants de 3 et 7 ans au lycée privé Sévigné, dans le XIIIe arrondissement de Marseille. À l’arrière de la voiture se trouve sa dernière fille, âgée de seize mois. Un jour comme les autres, en somme, mais qui se soldera par un événement qui brisera la vie d’une famille entière. À peine sorti de sa voiture, le médecin militaire de 41 ans est en effet attaqué par un forcené qui le lacère de coups de couteau aux cris de « Allah akbar ». Avertis par des passants, la police et les marins-pompiers de Marseille interviennent, mais il est déjà trop tard. Alban Gervaise succombera à ses blessures dix jours plus tard.
Un an plus tard, qui se souvient encore de ce dramatique assassinat ? Un père de famille qui meurt, « blessé à la gorge », selon la formule consacrée – égorgé, le terme est un peu trop connoté, n’est-ce pas ? -, au nom d’Allah… il n’y a pas de quoi émouvoir les foules ! Autant, pour Samuel Paty, on avait encore de la compassion à revendre. Deux ans plus tard, les esprits se seraient habitués et l’affaire a été classée au rang de simple fait divers. Et comme dans tous les faits divers de ce type, l’expertise psychiatrique du suspect, Mohammed L., âgé de 23 ans, a conclu à une « abolition totale du discernement ».
Comme il y a un an, la discrétion médiatique est de mise. À l’exception de quelques rares médias (CNews, BFM TV), la mort du médecin militaire semble ne pas intéresser. Au fond, a-t-elle vraiment intéressé ? Problème de calendrier, tout d’abord, comme l’avait souligné, à l’époque, ici même, Marc Baudriller : ce n’était pas le moment d’agiter les peurs, un mois seulement avant les élections législatives… Deuxième souci : le profil du tueur. Trop sensible, encore une fois ! La liste des victimes des « fous d’Allah » ne cesse de s’allonger année après année, mais qu’importe. Surtout ne pas stigmatiser, surtout ne pas généraliser, surtout ne pas dénoncer. Vient enfin le profil du disparu : catholique, militaire, époux et père de famille, Alban Gervaise n’était sans doute pas la bonne victime.
03/03/2023
« Ce rapport ne se base pas sur les faits » : la colère de la femme d’Alban Gervaise, égorgé “au nom d’Allah” devant l’école de ses enfants, qui conteste l’expertise concluant à une “abolition totale du discernement” de Mohamed L.
EXCLUSIF – Une première expertise psychiatrique conclut à une «abolition totale du discernement» du suspect, Mohamed L.. Son épouse n’accepte pas certains termes employés par l’expert.
«Je porterai la violence de l’agression d’Alban comme un traumatisme toute ma vie», confie Christelle Gervaise.
(…) Le 19 octobre 2022, une première expertise psychiatrique conclut à une «abolition totale du discernement», mettant en exergue une «bouffée délirante aiguë» le jour de l’attaque. Certains termes employés par l’expert-psychiatre choquent particulièrement Christelle Gervaise, l’épouse de la victime. Il est notamment fait état d’une «bagarre qui éclate» tandis que son mari est qualifié de «victime présumée». «Je ne peux pas tolérer qu’on parle de bagarre. Ce n’est pas une bagarre, c’est un meurtre d’une grande violence. Et le statut de victime de mon mari n’est pas à prouver», nous explique Christelle Gervaise. «Se poser la question de l’état psychiatrique du mis en cause est légitime mais c’est très difficile pour une épouse qui aime son mari de lire tout ça», poursuit-elle.
Christelle Gervaise estime par ailleurs que l’expert-psychiatre ne s’appuie pas sur les éléments du dossier d’instruction. «Il se base sur ce que dit le mis en cause. Je ne peux pas accepter qu’un rapport d’expertise ne se base pas sur les faits», explique Christelle Gervaise, précisant qu’il n’y a aucune cote du dossier d’instruction dans l’expertise psychiatrique. Elle déplore notamment qu’un autre épisode, quelques minutes avant l’agression mortelle de son mari, ne soit pas mentionné dans l’expertise.
Ce jour-là, environ une heure avant d’agresser Alban Gervaise au volant de sa voiture, Mohamed L. s’est en effet rendu devant une autre école, Saint Jérôme Les Lilas, dans le 13e arrondissement de Marseille. Sur le parking de l’établissement, il s’introduit de façon soudaine dans la voiture d’une enseignante, qui parvient à prendre la fuite. Prévenue, la directrice de l’école appelle ensuite la police à 17h02, évoquant un individu inquiétant. Ses craintes portent notamment sur la sécurité des élèves qui s’apprêtent à sortir de l’établissement en cette fin d’après-midi. Soupçonnant que Mohamed L. soit un dealer ou un guetteur, l’opérateur téléphonique lui répond : «On va voir ce qu’on peut faire». Pourtant, aucune patrouille n’arrive sur place avant le départ du mis en cause de l’école des Lilas à 17h25. Une demi-heure plus tard, il tue Alban Gervaise d’une dizaine de coups de couteau devant l’école Sévigné.
26/11/2022
MàJ : “Ce n’était pas qu’un fait divers” : Marseille rend hommage à Alban Gervaise, égorgé “au nom d’Allah” devant l’école de ses enfants
Les proches d’Alban Gervaise, tué à coups de couteau en mai devant l’école de ses enfants, ont rendu hommage à ce quadragénaire “tué dans la douleur et l’injustice”.
“Ce n’était pas qu’un fait divers”. Samedi à Marseille, les proches d’Alban Gervaise, tué à coups de couteau en mai devant l’école de ses enfants, ont rendu hommage à ce quadragénaire “tué dans la douleur et l’injustice”, selon les mots du maire Benoît Payan.
Six mois après la mort de ce père de famille, médecin militaire, son épouse a organisé une cérémonie solennelle à l’aide de la mairie mais aussi de l’armée, en présence de l’archevêque de Marseille et du préfet de région notamment.
(…) Egalement présente à la cérémonie, la préfète de police a décoré les deux hommes venus en aide à Alban Gervaise au moment de l’agression, qui avaient permis à la police d’interpeller son agresseur: un acte de bravoure qui “nous a permis d’avoir ces quelques jours supplémentaires à ses côtés et de pouvoir lui dire au revoir”, a remercié Christelle Gervaise.
20/10/2022
MàJ : La veuve d’Alban Gervaise dément fermement avoir refusé de médiatiser l’affaire, contrairement aux déclarations des instances militaires
Compte FB de Christelle Gervaise :
Le cabinet du Chef d’Etat Major des Armées, l’hôpital militaire de Laveran (Marseille) et le service communication du Gouverneur militaire de Marseille avaient pourtant tous déclaré que la famille refusait toute forme de médiatisation :
Valeurs actuelles, 16 juin 2022
Boulevard Voltaire, 2 juin 2022
05/09/2022
MàJ : La thèse du “déséquilibré” ne passe pas
En mai dernier à Marseille, un médecin militaire était attaqué au couteau devant l’école privée catholique de ses enfants par un homme prétendant agir « au nom de Dieu ». Pourtant, l’enquête a rapidement écarté la piste terroriste. Retour sur une affaire aux nombreuses zones d’ombre.
[…]Ce n’est pas l’avis d’une « source proche du dossier » citée par le quotidien la Provence, qui estimait, dès la soirée du 10 mai, que « l’acte terroriste est de moins en moins probable ». Aujourd’hui, la procureure de Marseille Dominique Laurens confirme auprès de Marianne : « Le parquet a mené toutes les diligences visant à déterminer si cet acte relevait ou non d’une qualification terroriste, et ce, en lien en temps réel avec le Parquet national antiterroriste (PNAT). Les vérifications et investigations menées à cette fin ont conduit à écarter le caractère terroriste de l’acte commis à l’encontre de Monsieur Gervaise. »
[…]CIBLE RELIGIEUSE
Le ton semblait donné dès le 10 mai, quand le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin twittait moins d’une heure après les faits : « Un homme a été violemment agressé au couteau à Marseille devant un collège en fin d’après-midi. L’auteur a été interpellé. Merci aux passants et aux services de police pour leur réaction rapide. » Plus que ces précautions langagières, c’est le flou du message qui interroge : alors que six ou sept personnes sont chaque jour victimes de coups de couteau dans la cité phocéenne, Gérald Darmanin a jugé urgent de communiquer sur ce fait précis, sans préciser que l’« homme violemment agressé » était un militaire, et en passant sous silence le caractère confessionnel du « collège » en question.
« Si le sauvage assassinat de mon confrère d’armes, en tant que personne, est le fruit du hasard, je reste persuadé que le choix de cibler une école catholique pour y trouver une victime n’est certainement pas dû, lui, au hasard, déclare à Marianne un médecin en retraite de l’hôpital Laveran, dont le point de vue est largement partagé. Il y a manifestement eu volonté, de punir, de tuer, de sacrifier un chrétien ! Cela a la même valeur que dans une église ou devant une école d’une autre confession ! Les précédents ont tous été, à ma connaissance, qualifiés d’actes terroristes. Leur retentissement sur le plan national et médiatique a été tout autre. »
[…]« On nous dit qu’il est fou pour ne pas parler de terrorisme, déplore un policier marseillais. Mais il faut l’être un minimum pour massacrer quelqu’un à coups de couteau, comme les autres “fous de dieu”. » Notre ancien médecin de l’hôpital Laveran nuance : « Je laisserai à mes confrères experts psychiatres le soin d’apprécier l’état mental de l’auteur des faits et à la justice de déterminer sa responsabilité… ou son irresponsabilité pénale. » Publié à la mort d’Alban Gervaise, le communiqué du ministre des Armées rappelait qu’« une information judiciaire est en cours : elle permettra de faire toute la lumière sur ce drame. » Avant l’oubli ?
15/06/2022
MàJ : L’incroyable omerta médiatique et politique autour de l’assassinat d’Alban Gervaise, égorgé « au nom d’Allah » par Mohamed L. devant une école catholique
ANALYSE – Ce père de famille a été tué en mai au nom d’Allah, devant une école catholique. Depuis, c’est l’indifférence médiatique et politique.
(…) L’AFP alimente les quotidiens régionaux. La plupart ont au mieux mentionné l’égorgement d’Alban Gervaise, puisque c’est de lui qu’il s’agit, en quelques lignes à la rubrique «faits divers». À l’exception notable de L’Union , quotidien de l’Ardennais, qui a publié le 31 mai un éditorial intitulé «Alban Gervaise, un nom qui ne vous dit rien», pour s’indigner du traitement médiatique réservé à son assassinat.
Qu’on en juge: dans la presse écrite nationale, Le Figaro, Le Point et Valeurs Actuelles ont été les seuls à traiter le sujet pour ce qu’il est, un meurtre commis au nom d’Allah. Le Monde, Libération et Le Parisien-Aujourd’hui en France n’en ont pas dit un mot, ni dans leurs éditions papier, ni sur leur site. Dans le reste de la presse, à part France info.fr et TF1 Info, les rares grands médias à s’y être réellement intéressés sont Europe 1, Sud Radio et CNEWS.
L’épouse de la victime a refusé toute médiatisation, pour protéger ses trois enfants. Mais le respect de leur drame personnel n’empêchait pas que les médias fassent leur travail, comme les militaires sont les premiers à le demander. «J’aimerais comprendre pourquoi le meurtre barbare de notre camarade Alban Gervaise a été aussi peu traité par la presse, lance un officier supérieur de l’armée de Terre en poste à Paris. Est-ce parce qu’il était militaire ? Par idéologie ou pour nier la réalité ? Nous sommes nombreux autour de moi à nous poser la question. Et nous voulons une réponse car ce silence médiatique est comme une deuxième mort.»
«Depuis l’annonce de son assassinat, les mêmes interrogations tournent en boucle dans ma tête, assure un chef d’escadron récemment breveté de l’École de Guerre. Que vaut vraiment la mort d’un militaire dans notre pays ? En nous engageant, nous savons et assumons les risques que nous prenons. En servant les armes de la France, nous n’attendons aucune reconnaissance particulière. Nous faisons notre devoir sans nous plaindre. Mais là, je ne comprends pas pourquoi la mort du médecin chef Alban Gervaise, victime du terrorisme, a été occultée à ce point. C’est une honte.»
14/06/2022
MàJ : entre deux messes célébrées à son intention, sa paroisse convie ses fidèles à une “Rencontre festive Chrétiens et Musulmans”
Paroisse Saint-Jérôme – Saint-Just – La rose, Marseille
Diocèse de Marseille
Association chemins du dialogue / VSMF Provence
13/06/2022
MàJ : Cérémonie militaire “discrète” pour honorer sa mémoire
07/06/2022
31/05/22
MàJ : Il venait d’être promu chevalier de l’ordre national du Mérite par E. Macron
Pour son décès, le ministre des Armées a rédigé un communiqué de presse :
Communiqué de presse du 27/05/22 du ministre des Armées
27/05/22
Alban Gervaise a été attaqué alors qu’il allait chercher ses enfants à l’école.
— Geoffroy Antoine (@GeoffroyAntoin2) May 27, 2022
Mohamed L, dont les motivations terroristes n’ont pas été retenues par le Parquet, a précisé à la police agir « Au nom de Dieu »
Cet homme de 40 ans était un éminent radiologue, médecin militaire à l’hôpital Laveran.
— Guillaume Poingt (@guillaumepoingt) May 27, 2022
Il a dédié sa vie à faire progresser la médecine et soigner les autres.
L’homme suspecté de l’avoir poignardé (Mohamed L., 23 ans) a été mis en examen et écroué.
Le père de famille âgé de 40 ans qui avait été poignardé à de multiples reprises au niveau de la gorge à Marseille, devant le groupe scolaire catholique privé Sévigné (13e), le 10 mai dernier, est décédé des suites de ses blessures dans la nuit de jeudi à vendredi a-t-on appris, confirmant une information du Point.
Ce médecin militaire radiologue à l’hôpital Laveran avait été évacué à l’hôpital avec un pronostic vital très engagé. Il était marié et père de trois enfants. Le quadragénaire venait récupérer ses enfants de 3 et 7 ans lorsqu’il a été soudainement attaqué par derrière.
Des passants étaient intervenus, parvenant à maîtriser l’assaillant. Mohamed L., 23 ans, déjà connu des services de police, avait alors été interpellé par les policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST) du 14e arrondissement, puis placé en garde à vue. Au moment de cette attaque, il avait notamment crié avoir agi “au nom d’Allah” d’après une source proche de l’affaire, tenant dans le même temps des propos confus.
11/05/22
Les médias remplacent “Allah” par “Dieu”
10/05/22
Un homme a été poignardé devant le collège catholique privé Sévigné à Marseille (13e) vers 18 heures ce mardi, alors qu’il venait récupérer ses enfants. Il a été évacué à l’hôpital dans un état grave et son pronostic vital est engagé. La victime aurait reçu plusieurs coups de couteau et a été touchée au niveau de la gorge selon nos informations. Elle était en arrêt cardio-respiratoire au moment de sa prise en charge par les secours.
(…) Cet homme qui serait âgé de 23 ans aurait crié avoir agi “au nom d’Allah” d’après une source proche de l’affaire. Il est déjà connu des services de police. (…)
Selon des informations de TF1-LCI, un père de famille a été poignardé par un homme de 23 ans devant un collège privé catholique à Marseille ’13e arrondissement) par un homme disant « agir au nom de Dieu ». Connu pour des faits de trafics de stupéfiants, l’auteur a été interpellé et placé en garde à vue. Le pronostic vital de la victime est engagé.
Selon les premiers éléments, l’assaillant présenterait des troubles psychiatriques. À ce stade de l’affaire, un lien entre la victime et l’auteur n’a pas été fait.