19/11/2023
« Vous m’avez manqué, nan, je rigole ! », lance-t-il, goguenard, à l’adresse des deux enquêteurs. (…)
À aucun moment, durant ces 96 heures, Mohammed Mogouchkov n’a livré d’explications à son geste, oscillant entre provocations, silences ou prières coraniques marmonnées les yeux au ciel en guise de réponses. (…)
Si l’assaillant se montre silencieux sur ses motivations funestes, l’exploitation de son téléphone apporte bien des explications sur son état d’esprit anti-français. Dans une vidéo tournée face au monument aux morts d’Arras, quelques minutes avant l’attaque, Mohammed Mogouchkov s’exclame : « Alors, les Français, c’est ça, vos valeurs ? Vous allez voir !!! Bientôt, il y aura plus de tête. (…) Le soldat français hier soldat de dieu, ah ouais, on va voir. On va voir qui sera en enfer, qui sera au paradis, inchallah ! »
(…) Son frère cadet, Saïd (prénom modifié en raison de sa minorité), a confié que son aîné nourrissait un ressentiment profond à l’égard du proviseur car il lui aurait « enseigné la laïcité quand il était jeune ». Selon ce même frère, le terroriste présumé haïssait « les professeurs d’histoire », coupables à ses yeux d’avoir défendu « la liberté de la presse et l’idée qu’on puisse faire des caricatures » au moment de l’affaire Samuel Paty. (…)
En conclusion, le jeune Russe semble évoquer la guerre entre Israël et le Hamas au Proche-Orient et justifier une vengeance sur le sol français : « Frères en Palestine, je leur dis : Le sang de vos enfants est le sang de nos enfants. Votre sang est notre sang, le sang appelle le sang, la destruction appelle à la destruction. » (…)
Mohammed avait par ailleurs été l’objet d’une enquête judiciaire fin 2022, soupçonné d’avoir exercé des violences sur l’une de ses petites sœurs, partisane d’un islam trop modéré à son goût. Il l’avait déscolarisée de force de l’école Gambetta, reprochant à l’établissement de lui interdire le port du voile. « Mohammed n’était pas content sur la réforme des abayas, il disait que la France est islamophobe », s’est rappelé l’un de ses cousins en garde à vue. (…)
L’un de ses frères voit d’ailleurs, dans les raisons de son passage à l’acte ce jour-là, un hommage à ses prédécesseurs djihadistes : « Je pense qu’il a fait exprès de choisir le vendredi 13, car c’est symboliquement un jour de malheur mais aussi l’attaque du Bataclan (le 13 novembre 2015) ». (…)
20/10/2023
19/10/2023
“Mon nom se prononce comme kalachnikov”
Selon une source locale de l’Education nationale, l’assaillant était en réalité inscrit au fichier de signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) depuis février 2021. En cause, un incident avec une enseignante, survenu quelques mois plus tôt.
Selon nos informations, en novembre 2020, une professeure du lycée Gambetta avait été agressée verbalement et physiquement par un élève de sa classe, alors qu’elle abordait la mémoire de Samuel Paty, assassiné quelques semaines plus tôt. Dix jours plus tard, l’élève concerné avait été exclu de l’établissement scolaire.
Selon une source proche du dossier, les services de l’Education nationale avaient alors alerté les autorités sur les liens entre cet élève et Mohammed Mogouchkov. Plusieurs semaines plus tard, cette même enseignante avait porté plainte après avoir été suivie par un individu jusqu’à son domicile, identifié comme Mohammed Mogouchkov, qui avait tenté de l’intimider à plusieurs reprises. Fin décembre 2020, Mohammed Mogouchkov s’était introduit dans la salle de classe de l’enseignante, à la fin de son cours.
C’est donc en février 2021, après un signalement des services de l’Education nationale que Mohammed Mogouchkov avait été inscrit au fichier de signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).
Nouvel incident deux ans plus tard. Toujours selon nos informations, un deuxième signalement avait été déposé en avril 2022, époque à laquelle Mohammed Mogouchkov est scolarisé en BTS. A plusieurs reprises, des propos du jeune tenus en classe sont signalés: “Mon nom se prononce comme kalachnikov”, “est-ce que cet outil peut tuer ?” ou “est-ce que ce mélange est explosif ?”.
17/10/2023
Après l’attentat d’Arras vendredi qui a coûté la vie à un professeur, la sœur du suspect a été remise en liberté lundi. Elle a décrit son frère aux enquêteurs comme le plus violent et le plus radicalisé de la famille.
Elle a affirmé avoir été obligée par son père de porter le voile dès l’âge de 11 ans, elle dit avoir été déscolarisée à plusieurs reprises et envoyée dans un établissement islamique puis forcée de suivre des cours par correspondance. Selon elle, son père puis son frère aîné refusaient qu’elle soit scolarisée au collège Gambetta d’Arras qu’elle a fréquenté brièvement et où elle dit avoir côtoyé et apprécié le professeur tué par son frère vendredi 13 octobre.
Devant les enquêteurs elle a qualifié son frère Mohammed de “monstre”. Il a été violent psychologiquement avec elle et physiquement avec sa mère. Elle a raconté qu’il plaquait leur mère contre les murs, lui entravait les poignets, à tel point que la situation a alerté à plusieurs reprises les voisins. Elle dit avoir été cloîtrée dans sa chambre par ses frères qui ne lui parlaient presque jamais. Mohammed M. était selon elle le plus violent et le plus radicalisé de la famille. Elle a déclaré qu’il diffusait des chants et des prières radicales dans la maison.
Le tueur présumé de Dominique Bernard souhaitait “éviter de tuer des femmes professeures”, a indiqué une source proche du dossier à BFMTV.
15/10/2023
L’inquiétant profil de Maxime C., dit « Hamza Bilal », détenu ultra-prosélyte soupçonné d’avoir influencé depuis sa cellule le terroriste Mohammed Mogouchkov :
14/10/2023
Attentat islamiste à Arras : le père du terroriste tchétchène, expulsé en 2018, est revenu en France en février 2019 pic.twitter.com/dU0fXhGAk4
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) October 14, 2023
"C'est difficile à réaliser… Il était tellement gentil" : le témoignage de Béatrice, amie du professeur tué à Arras pic.twitter.com/HW6goZA5cu
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) October 14, 2023
Depuis son arrestation, l’assaillant “ne s’est pas expliqué sur les faits”, a indiqué à l’AFP la source policière.
Parmi les personnes également en garde vue figurent plusieurs membres de la famille de l’assaillant: sa sœur, sa mère, son oncle et deux de ses frères, dont l’un a été extrait de la cellule où il est détenu pour “association de malfaiteurs terroriste”. Deux Biélorusses “avec qui l’assaillant était lors de son contrôle par la police la veille des faits” font aussi partie des gardés à vue, a précisé une autre source policière, “mais rien ne dit qu’ils soient mêlés” aux faits.
Une onzième personne a été placée en garde à vue dans l’enquête sur l’attentat qui a coûté la vie à un enseignant et blessé trois autres personnes ce vendredi dans un collège-lycée à Arras, a appris ce samedi l’AFP de source policière. Plus tôt dans l’après-midi, cette même source avait fait état de 10 personnes en garde-à-vue, précisant que huit se trouvaient à la sous-direction antiterroriste (SDAT) et trois dans les locaux de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
13/10/2023
L’un de ses frères condamné à deux reprises en 2023
Un des frères de l’agresseur, “de deux ans son aîné”, a été condamné en avril 2023 par la cour d’assises de Paris, pour association de malfaiteur terroriste et non dénonciation de crime. Cet homme, actuellement incarcéré, a également été condamné en juin dernier par le tribunal d’Arras, pour apologie du terrorisme.
Pourquoi Mohammed Mogouchkov était en situation irrégulière, mais pas expulsable
À sa majorité, en mars 2021, afin de régulariser sa situation, le jeune homme avait fait une demande d’asile, rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). En août 2022, il avait également perdu son recours devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Pour autant, l’étudiant n’était pas susceptible d’être expulsé puisqu’il est arrivé en France avant l’âge de 13 ans. « Selon les situations, la loi prévoit des obstacles à l’éloignement. On tient notamment compte des critères d’intégration et on estime, entre autres, qu’une personne arrivée très tôt sur le territoire national doit être protégée », décrypte Me Patrick Berdugo, avocat spécialisé en droit des étrangers.
Le législateur a prévu des exceptions en cas de menace très grave. En vertu de l’article L631-3 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers du droit d’asile (Ceseda), un étranger arrivé en France avant ses 13 ans ne peut faire l’objet d’une expulsion « qu’en cas de comportements de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l’État, ou liés à des activités à caractère terroriste, ou constituant des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre une personne déterminée ». Jusqu’à peu, Mohammed Mogouchkov n’entrait pas dans ces critères. Enfin, le jeune homme n’était pas non plus sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Et pour cause, compte tenu de son statut, la loi l’empêche.
Deux frères et deux sœurs de l’assaillant en garde à vue
Parmi les huit personnes placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur l’attaque au couteau dans un lycée d’Arras, figurent l’assaillant, son frère aîné, qui était incarcéré, son autre frère et ses deux sœurs, a appris BFMTV.
Qui est Dominique Bernard, le professeur qui a tenté de s’interposer face à un terroriste islamiste ?
Cet homme d’une cinquantaine d’années, qui a fait toute sa carrière dans le Nord, était professeur de français au lycée Gambetta.
Il s’appelait Dominique Bernard et était professeur de français au lycée Gambetta d’Arras. Cet homme d’une cinquantaine d’années a été tué, ce vendredi 13 octobre, aux cris d’«Allah Akbar» par Mohammed Mogouchkov, un individu d’origine tchétchène, né en 2003 en Russie, fiché S pour islamisme radical. Ce dernier pourrait être un ancien élève de ce lycée.
Contrôlé la veille de l’attaque
Par ailleurs, une source proche du renseignement a révélé au Figaro que Mohammed Mogouchkov faisait l’objet d’un suivi actif récent de la DGSI. «Son frère avait été interpellé à l’été 2019 par la DGSI dans le cadre d’un projet d’attentat déjoué puis de faits d’apologie, et est écroué», précise-t-on de source proche du renseignement qui ajoute : «Quant à l’auteur, il faisait l’objet depuis cet été de multiples techniques de renseignement et de mesures de surveillance actives – il était sous écoute et faisait l’objet de surveillances physiques».
Le profil de la fratrie rapporté par du personnel pédagogique :
Nouvelles images de l’attaque :
Il cherchait un prof d’histoire, comme Samuel Paty :
L’assaillant était sous surveillance de la DGSI et a été contrôlé hier sans qu’aucune infraction ne lui soit reprochée :
La famille du terroriste islamiste d’Arras aurait dû être expulsée mais le PCF et les association de sans-papiers s’y sont opposés :
D’après les informations de BFMTV, le suspect est un jeune homme d’origine tchétchène. Il est âgé de 20 ans.
L’auteur des faits, ainsi que son frère, ont été interpellés par la police selon le ministère de l’Intérieur. Tous deux seraient d’origine Tchéchène.
D’après les informations de BFMTV, le suspect a crié “Allah Akhbar”. Il a été interpellé par la police. Le frère de l’auteur des faits a été interpellé, a appris BFMTV de source policière.
Un homme armé d’un couteau a pénétré dans le lycée Gambetta-Carnot à Arras (Pas-de-Calais) ce vendredi matin. Selon les premières informations, il y a plusieurs victimes. L’une est décédée.