C’était une demande du président de la République… les préfets s’y sont pliés. Dans les Alpes-Maritimes, le récemment nommé Hugues Moutouh a présidé, mardi matin, une réunion exceptionnelle du groupe d’étude sur la radicalisation afin de recenser les divers profils à risque, comme l’a exigé Emmanuel Macron. Le contexte du conflit entre Israël et le Hamas et d’actes terroristes avec la mort d’un professeur à Arras, puis de deux supporters suédois à Bruxelles, explique ce recensement et cette vigilance renforcée dans l’Hexagone.
«Nous avons repassé un certain nombre de profils au peigne fin», a expliqué Hugues Moutouh à Nice-Matin, lors de sa première interview accordée dans le cadre de ses nouvelles fonctions. Avant de détailler: ce sont «plusieurs centaines de personnes» qui ont été comptabilisées au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) – un sous-dossier des «fichés S» – et «plusieurs dizaines étrangères, en situation régulière ou non», qui sont, selon Hugues Moutouh, expulsables. «Notre département est celui qui compte le plus de personnes fichées dans la zone sud, après les Bouches-du-Rhône et la Haute-Garonne», a indiqué le préfet maralpin.
Il promet de mettre en œuvre des expulsions du territoire français dans un délai «rapide». «Je vais faire remonter au ministre de l’Intérieur (Gérald Darmanin, NDLR) des propositions de retraits de titres de séjour», a-t-il insisté dans les colonnes du quotidien régional. Parmi les différents individus identifiés, certains sont en prison mais restent inscrits dans les fichiers pour radicalisation. Ils purgent d’ailleurs des peines en lien avec des associations de malfaiteurs terroristes. «L’État de droit ne peut plus servir d’abri ou de refuge à des personnes qui sont connues pour leur fondamentalisme et sont susceptibles de basculer dans l’action violente, ajoute Hugues Moutouh à Nice-Matin. Je serai extrêmement ferme sur ce sujet», promet-il. […]